Donald Trump à nouveau élu président, une victoire plus éclatante que son succès étriqué de 2016
ÉTATS-UNIS - Dans un pays qui aime tant le storytelling, cette habitude de tout romancer, le retour au sommet de Donald Trump devrait inspirer quantité d’œuvres. Car quatre ans après avoir été sèchement bouté hors de la Maison Blanche par Joe Biden, le milliardaire maintes fois condamné y revient de manière tonitruante ce mercredi 6 novembre. Et sans contestation possible.
En 2016, l’élection de Donald Trump face à Hillary Clinton s’était jouée à un souffle. Pour sa première accession à la présidence, il ne l’avait emporté en Pennsylvanie, dans le Michigan et dans le Wisconsin que pour quelques milliers de voix à chaque fois. Des votes au cordeau qui lui avaient offert in fine les 46 grands électeurs manquants sur les 270 nécessaires. Et cela alors qu’à l’échelle nationale, il accusait pratiquement 3 millions de voix de retard sur Hillary Clinton, et obtenait à peine 46 % des votes.
Une percée notable chez les minorités
Comme un symbole huit ans plus tard, c’est à nouveau au moment où il a remporté le soutien des 10 grands électeurs du Wisconsin que Donald Trump a vu son triomphe officialisé par l’agence de presse AP, héraut unanimement reconnu de ce scrutin si particulier. Un signal fort puisqu’à l’exception de sa victoire en 2016 (pour moins de 23 000 voix sur près de trois millions de bulletins), l’État du nord-est du pays vote systématiquement démocrate à la présidentielle depuis 1988, expliquant son intégration au « blue wall » de la région des grands lacs.
Or cette année, les victoires du candidat du « Make America Great Again » n’ont plus rien des petits succès étriqués de 2016. En Pennsylvanie par exemple, il a multiplié son avance par quatre. Surtout, il est parvenu, à l’échelle du pays, à conquérir de nouveaux électeurs, à aller se battre sur le terrain des démocrates. Ainsi, l’électorat hispanique masculin, qui donnait 31 points d’avance à Hillary Clinton en 2016, a placé Donald Trump dix points devant cette année, d’après les chiffres de CNN. De même, les primo votants se sont mobilisés en sa faveur en 2024, le plaçant 9 points devant Kamala Harris.
Et même si son score reste très bas, il est parvenu à progresser de façon significative chez l’électorat noir, grignotant une dizaine de points à l’avance gargantuesque de son adversaire démocrate. La preuve d’une capacité tout à fait tangible à élargir sa base.
Un Congrès bientôt sous contrôle total ?
Une nouveauté que l’on retrouve plus largement dans les résultats locaux des républicains. Alors qu’en 2016, le parti à l’éléphant n’avait fait que limiter son recul au Sénat, conservant d’un souffle la majorité à la chambre haute malgré la perte de plusieurs sièges, il a cette fois gagné du terrain. Cette année, dans l’Ohio, le Montana et en Virginie-Occidentale, les candidats républicains ont gagné des sièges qui étaient jusqu’à présent aux mains des démocrates pour s’assurer la majorité. Et d’autres succès pourraient élargir, au fur et à mesure des dépouillements, la majorité sénatoriale des rouges, dans le Michigan, en Pennsylvanie ou dans le Nevada par exemple.
Et comme un bonheur ne vient jamais seul, Donald Trump et son camp peuvent encore rêver à un contrôle total des institutions majeures, puisqu’ils sont encore en lice pour conserver la majorité à la chambre des représentants, l’autre moitié du Parlement (ou Congrès) américain. À l’heure où sont écrites ces lignes, une centaine de circonscriptions doivent encore livrer leur verdict. Mais à en croire AP et le New York Times, il suffirait d’une vingtaine de victoires rouges pour que le parti à l’éléphant atteigne le seuil des 218 représentants synonyme de majorité. De quoi parachever un succès total d’un Donald Trump que beaucoup donnaient pour perdu après l’assaut du Capitole en janvier 2021 et après ses multiples revers judiciaires.
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