Yahoo Actualités Qui est Dominique Faure, la remplaçante de Caroline Cayeux au gouvernement?
Peu connue du grand public, Dominique Faure prend du galon dans l'équipe d'Élisabeth Borne. Jusqu'ici secrétaire d'État, cette native de Carcassonne (Aude) a été nommée ce lundi ministre déléguée aux Collectivités territoriales, en remplacement de Caroline Cayeux, démissionnaire dont la déclaration de patrimoine est contestée par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique. Elle garde en parallèle le portefeuille des Ruralités qu'elle dirigeait depuis sa nomination au gouvernement en juillet dernier.
À 63 ans, la nouvelle patronne des territoires au gouvernement a connu plusieurs vies. Cette ancienne championne de tennis - qui a foulé les courts de Roland-Garros - se lance en 2012 en politique. Sous l'étiquette du Parti radical, alors tenu par Jean-Michel Baylet, l'un de ses proches, cette ingénieure de métier se fait élire députée de Haute-Garonne.
Élue locale
Deux ans plus tard, avant l'application de la loi sur le non-cumul des mandats, la parlementaire devient maire de la commune de Saint-Orens-de-Gameville, en périphérie de Toulouse. En 2017, elle rejoint La République en marche, avant de reprendre le chemin de l'Assemblée nationale tout en devenant vice-présidente de Toulouse métropole.
Cette fille d'instituteurs siège alors au sein de la commission des Affaires économiques, vue comme une évidence pour cette ancienne cadre du privé.
Passée par de grandes entreprises des télécommunications comme Cegetel ou SFR, son arrivée au gouvernement au portefeuile des Ruralités en juin dernier pour succéder à Joël Giraud, après une victoire aux législatives à 200 voix près, se fait dans la discrétion.
Circonspection des maires ruraux
Sur sa feuille de route: "La réconciliation entre territoires ruraux et territoires urbains", confie-t-elle à La Gazette des communes.
Mais sa nomination est regardée avec méfiance par les associations d'élus. L'association des maires ruraux de France regrette que la politique de la ville soit attribuée à un ministre délégué, Olivier Klein, tandis que les territoires ruraux ne sont représentés que par un secrétariat d'État. Pire, cet intitulé arrive en dernier dans l'ordre protococaire des membres de tout le gouvernement.
Pour convaincre, Dominique Faure tente de mettre l'accélérateur sur "l'agenda rural" du gouvernement lancé en 2019 et veut aller plus vite sur le déploiement des maisons France service et la fin des zones blanches.
Relations tendues entre Macron et les collectivités
Très discrète dans les médias, la nouvelle "Madame collectivités territoriales" devra désormais mettre en musique le rapprochement qu'appelle de ses vœux Emmanuel Macron avec les maires.
Les premiers pas du quinquennat du président en 2017 avaient été compliqués avec les élus locaux. Lors de son premier déplacement au Congrès des maires, 6 mois après son élection, le chef de l'État avait même été sifflé. L'année suivante, malgré sa promesse de "venir chaque année rendre compte des engagements pris", il sèche le rendez-vous et reçoit à la place un millier de maires à l'Élysée.
Le geste avait à l'époque fortement déplu aux élus locaux, tendant encore un peu plus une relation déjà compliquée. Depuis, l'atmosphère s'est apaisée, après leur très forte sollicitation par le gouvernement pendant la crise des gilets jaunes puis pendant le Covid-19.
Mettre de l'huile dans les rouages
Deux griefs continuent cependant d'assombrir la relation entre le président et les maires: un exécutif jugé trop centralisateur - malgré la nomination de plusieurs figures locales au gouvernement comme Christophe Béchu, ancien maire d'Angers - et une remise à plat de la fiscalité locale.
Mercredi dernier, le président a préféré déambuler dans les allées du Salon des maires, qui réunit des entreprises qui travaillent dans les services publics, en lieu et place d'un discours devant les élus locaux - ce qui a fait grincer des dents. Il a ensuite à nouveau reçu un millier d'entre eux rue du Faubourg Saint-Honoré.
Dans son nouveau ministère, l'ancienne sportive de haut niveau devrait continuer de tenter d'aplanir les relations entre le gouvernement et les associations d'élus.
