“Dolores Roach” sur Prime Video, un humour mordant sur la gentrification
Fraîchement sortie de prison après seize ans d’incarcération, Dolores Roach (Justina Machado) ressemble un peu à une voyageuse temporelle. Tandis qu’elle purgeait sa peine pour trafic de cannabis – elle protégeait en fait son petit ami, qui n’a pas hésité à prendre la poudre d’escampette –, son quartier de Washington Heights se transformait brutalement sous l’effet de la gentrification, résume The New York Times. L’héroïne de Dolores Roach, diffusé par Amazon Prime Video depuis le 7 juillet, ne baisse pas les bras pour autant : “Quelque peu perturbée par ce nouvel environnement, elle tente de repartir de zéro en proposant un service de massage depuis le sous-sol d’une cantine d’empanadas tenue par son vieil ami Luis (Alejandro Hernández).”
Si le spectateur est averti dès la première scène qu’il sera question de meurtre, ce n’est qu’à ce moment de l’intrigue que la comédie prend des accents de thriller. Un des premiers clients de Dolores – le propriétaire de l’immeuble – lui fait comprendre qu’il comptait sur plus qu’un massage, et c’est la goutte d’eau : elle l’étrangle à mains nues. Pire, poursuit le journal : “Luis décide de régaler ses clients (qui en redemandent) d’empanadas farcies avec les restes hachés de cette victime, poussant Dolores à se demander comment sa vie a ainsi viré au cauchemar.”
Cruelle allégorie
Erik Piepenburg, journaliste du quotidien new-yorkais, est allé rencontrer Justina Machado et le créateur de la série, Aaron Mark, précisément dans le quartier de Washington Heights, situé tout au nord de l’île de Manhattan. Ils partagent quelques empanadas (délicieuses et tout sauf louches) dans ce coin de la Grosse Pomme naguère connu pour sa communauté latino populaire. Si une part importante de la série est filmée au Canada, certaines scènes ont été tournées ici, explique le New York Times, près de l’ancienne adresse du producteur et dramaturge.
Ce dernier se souvient du temps passé à “écouter les conséquences de la gentrification sur les habitants de ces quartiers installés depuis des décennies”. Voilà d’où vient l’idée de sa pièce de 2015 Empanada Loca, qu’il adapte ici en série : “Je me suis dit que le quartier était en train de s’auto-cannibaliser.” Mark ajoute d’ailleurs qu’il se sent coupable de faire partie de la vague d’embourgeoisement.
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