"Elle doit avoir une deuxième chance": la mère d'Emilie König "soulagée" du retour de sa fille en France

"Elle doit avoir une deuxième chance": la mère d'Emilie König "soulagée" du retour de sa fille en France

Voilà cinq ans que sa fille était détenue dans le camp de Roj, dans le nord de la Syrie. Mardi 5 juillet, la jihadiste bretonne Émilie König est finalement rentrée en France, avec 15 autres femmes et 35 mineurs.

Elle qui avait rejoint l'État islamique (EI) en 2012 est accusée d'avoir recruté pour le groupe terroriste et appelé à commettre des attaques en Occident. Sitôt arrivée, cette mère de cinq enfants a été placée en détention provisoire après avoir été mise en examen par un juge antiterroriste. Interrogée par nos confrères de Ouest France, la mère de cette jihadiste de 37 ans, s'est dit "soulagée" du retour en France de sa fille.

"Elle va être condamnée et c’est normal qu’elle paye sa dette​", a-t-elle ajoutée.

Aujourd'hui, toutefois, la mère d'Emilie König estime que sa fille est "revenue à son état normal" et qu'elle "la soutient" même si elle "ne peut rien faire".

"Émilie doit avoir une deuxième chance, d’autant qu’elle est revenue à son état normal​ [...] Elle s’est déradicalisée d’elle-même", affirme-t-elle. ​

Famille brisée

En quittant Lorient, Émilie König laissait derrière elle ses deux fils, confiés à sa mère. Aujourd'hui âgés de 15 et 17 ans, ils ont ensuite été placés en famille d'accueil, leur grand-mère étant alors incapable de s'occuper d'eux pour des raisons de santé.

"Je suis aussi la grand-mère des trois autres enfants d’Émilie​", rappelle la mère.

En effet, en Syrie, sa fille a eu un garçon et des jumelles de deux pères différents. Arrivés en France en janvier 2021, les trois enfants avaient eux aussi été placés en famille d'accueil.

Liste noire

Régulièrement apparue dans des vidéos de propagande, elle avait été placée par l'ONU sur sa liste noire des combattants les plus dangereux. Dans l'une d'elles, mise en ligne en 2013, elle pose avec un fusil, comme si elle s'entraînait au tir.

Les services de renseignements avaient intercepté ses appels récurrents à attaquer les institutions françaises ou à s'en prendre aux femmes de soldats français. Émilie König a finalement été capturée par les forces kurdes en 2017 à Chadadi dans l'est de la Syrie.

Dans un entretien accordé à l'AFP en avril 2021 du le camp de Roj, elle disait vouloir "retourner en France".

"Je veux revoir mes enfants, j'aimerais que la France soit conciliante par rapport à ça. J'ai envie de réparer mes erreurs", martelait Émilie König. "Bien sûr que je regrette, parce que ça a détruit toute ma vie", disait-elle à propos de son ralliement à l'EI, tout en assurant ne pas vouloir être incarcérée.

"Je vois pas pourquoi j'irais en prison. Je trouve que c'est injuste parce que j'ai rien fait, j'ai pas de sang sur les mains", insistait-elle.

Article original publié sur BFMTV.com