Quelle doit être la place de l’écologie populaire dans la transition écologique ?

© ISA HARSIN

Les conséquences énergétiques de la guerre en Ukraine et les débats politiques à la suite des divers rapports du GIEC ont mis au centre une question fondamentale : alors que la sobriété des comportements et l’adoption de mesures environnementales ambitieuses s’imposent pour lutter contre la crise énergétique et le dérèglement climatique, comment caractériser les pratiques et attitudes des classes populaires à l’égard de l’environnement ?

Le discours écologique mainstream qui s’est développé depuis une quarantaine d’années repose sur une vision politique, globale, urbaine, et conscientisée de l’engagement écologique.

Les classes populaires urbaines et rurales, fréquemment dépeintes comme sobres « par nécessité » du fait de fortes contraintes économiques qui modèlent leurs habitudes, sont-elles vouées à subir une transition coûteuse et des mesures de sobriété qui, pour elles, n’ont rien d’« heureuse » ?

Classes populaires, angle mort de l’écologie ?

Intimement lié à l’écologie politique, ce discours écologique dominant défend donc la politisation de l’enjeu écologique, l’adoption généralisée d’une conscience écologique individuelle, et le déploiement de politiques de régulation telles que la fiscalité verte. Malgré les divergences, ce discours écologique a de commun qu’il considère l’intentionnalité des actions environnementales (la « conscience écologique ») comme centrale.

Or il semble à première vue que les classes populaires résidant en zone rurale ou en périphérie ...


Lire la suite sur LeJDD