Doechii, la rappeuse phénomène “qui se joue des codes”
“Doechii vit son heure de gloire”, proclame Vulture. La rappeuse américaine fait sensation ces derniers temps, notamment en ligne.
“Ses prestations au Late Show de Stephen Colbert et sur la radio NPR pour une session Tiny Desk témoignent d’une précision tout en délicatesse”, et l’ont propulsée sous le feu des projecteurs, explique le site américain.
Durant ces concerts, elle a chanté des morceaux de “son remarquable et tentaculaire” troisième album, Alligator Bites Never Heal, sorti fin août. Elle y déploie un phrasé unique, qu’elle accompagne de mises en scène ingénieuses.
“Dans Tiny Desk, la rappeuse phénomène a démontré l’étendue de ses talents, accompagnée par une troupe de musiciennes endiablées, composée exclusivement de femmes de couleur”, applaudit le critique Craig Jenkins.
À 26 ans, la chanteuse originaire de Tampa, en Floride, infuse sa musique de références aux rythmes hip-hop des années 1990.
Elle s’inspire notamment d’icônes féminines comme Missy Elliott ou Lauryn Hill, tout en apportant un souffle nouveau au rap.
“Sa manière d’envoyer
valser les conventions
avec élégance est
tout aussi réjouissante
que ses nombreux clins d’œil
à l’histoire du hip-hop.
Ce nouvel album fait vaciller
les normes de genre
et de sexualité.”
Le critique Craig Jenkins sur le site américain “Vulture”
La chanteuse évoque ainsi ses amours avec des femmes ou des hommes dans ses textes finement ciselés, où même “les traits d’esprit cherchent à se jouer des codes”, explique Vulture.
“Doechii esquisse un monde où les complexes liés à la place des femmes et des personnes queers dans le hip-hop et les relations amoureuses n’ont plus d’importance. Seuls comptent la sincérité et le talent.”
Et du talent, elle en a à foison. À contre-courant de la folie des grandeurs du rap contemporain, Doechii ne semble pourtant pas dépassée par le succès.
Mettant d’abord son art du mot et du rythme au service de la musique, elle “se concentre sur sa maîtrise des textes, fruit d’un travail acharné”.
Ainsi, elle brille par sa “présence délicieusement imprévisible, capable d’occuper tout l’espace dont une chanson a besoin”.—