Un documentariste part au Brésil à la recherche de la pellicule disparue d'un classique d'Orson Welles

Orson Welles - Philippe Bouchon - AFP
Orson Welles - Philippe Bouchon - AFP

Passionné par Orson Welles, un documentariste américain s'apprête à relancer la quête hautement incertaine d'une pellicule disparue du maître hollywoodien: la version originale de La Splendeur des Amberson, dont les cinéphiles sont sans nouvelles depuis trois quarts de siècle.

Le réalisateur Joshua Grossberg a annoncé vouloir partir à l'automne 2021 au Brésil, où il espère retrouver trace de cette pellicule. Un documentaire sur ces recherches doit être tourné en même temps, pour la chaîne américaine TCM.

La Splendeur des Amberson, tourné en 1942 juste après "Citizen Kane", est devenu un classique, mais dans sa version remontée par la major de l'époque RKO, rappellent les initiateurs du projet. "Les prises de vue d'origine qui ont été supprimées ont été fondues pour en récupérer le nitrate pendant la Seconde guerre mondiale", ont-ils précisé.

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"La sainte-croix" des amoureux d'histoire du cinéma

Insatisfaite du montage d'Orson Welles, RKO avait écarté ce dernier, coupé 43 minutes de film, tout en ajoutant malgré l'opposition du réalisateur des prises et une fin remaniée. Mais une copie de travail pourrait avoir été entre les mains d'Orson Welles lorsqu'il s'est rendu au Brésil tourner son film suivant It's all True, espère Joshua Grossberg.

Ce sont ces images qu'il espère retrouver et faire restaurer, puis projeter ce "director's cut" (version du réalisateur) sur grand écran. "La version longue de Metropolis de Fritz Lang a été retrouvée dans un musée argentin en 2008, donc il est tout à fait possible que la copie perdue des Amberson subsiste quelque part au Brésil", a-t-il déclaré, cité dans un communiqué.

Interrogé par l'AFP, le spécialiste de la restauration de films Serge Bromberg souligne le caractère hautement incertain d'une telle quête. "Moi aussi, j'ai cherché ces bobines, qui soi disant étaient en France, mais elles n'y étaient pas", a-t-il commenté. Tout en soulignant que les retrouver représenterait "la sainte-croix" des amoureux d'histoire du cinéma.

Article original publié sur BFMTV.com