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Un documentaire retrace toutes les vies de Billie Holiday

Surprenant documentaire que celui que nous présente aujourd'hui James Erskine, riche de ses rares témoignages d'archives et, surtout, riche de sa double intrigue. Car l'histoire n'est pas seulement celle de Billie Holiday, l'une des plus grandes voix de tous les temps, l'une des premières artistes noires à devenir une icône, celle qui créa Strange Fruit, un blues dénonçant les suprémacistes blancs. Cette histoire est aussi celle de Linda Kuehl, une journaliste new-yorkaise au destin indissociable de celui de la chanteuse.

A la façon d'une enquête policière

Dans les années 1970, Kuehl travaille à la préparation d'une biographie explosive de Billie Holiday, morte en 1959 à 44 ans. La plupart des témoignages qu'elle collecte, entre autres auprès de Charles Mingus, Sarah Vaughan, Count Basie, Tony Bennett, sont sulfureux. Ils rappellent la liberté radicale de Billie et les démons qui vont avec : son addiction à la drogue, sa bisexualité, ses amants maquereaux en plus d'être violents, etc. Des vérités qui resteront longtemps confidentielles, enfouies, la biographie n'ayant jamais pu être achevée. En 1978, Linda Kuehl décède brutalement dans des circonstances douteuses : un suicide pour les uns, un meurtre selon d'autres.

Quarante ans après, James Erskine examine les enregistrements réalisés par cette journaliste qui, sans doute, dérangeait. Sans rien conclure mais en exposant une série de documents à la façon d'une enquête policière, le film avance des hypothèses qui font froid da...


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