Des dizaines de milliers de personnes fuient le Soudan, au bord de la guerre civile
En dépit de la trêve en vigueur jusqu’à dimanche soir, “des combats violents” ont éclaté samedi “dans le centre-ville de Khartoum, près du palais présidentiel”, rapporte CNN. “Des explosions et des tirs nourris ont été signalés dans la capitale et sa ville jumelle d’Omdourman”, alors que “retentissait le bruit de frappes aériennes et d’armes antiaériennes”, renchérit Al-Jazeera.
“Le Soudan est confronté à l’un des pires conflits de son histoire”, quatre ans après avoir chassé du pouvoir le dictateur Omar Al-Bachir, juge The Washington Post. “Des milliers de personnes sont prises entre deux feux, bloquées chez elles ou essayant de fuir un pays qui sombre dans le chaos”.
Selon le ministère soudanais de la Santé, les violences ont déjà fait au moins 528 morts et plus de 4 500 blessés – un bilan probablement largement sous-estimé.
“Vide sécuritaire”
Les combats ont éclaté le 15 avril entre le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah Al-Burhan, et son numéro deux, le général Mohamed Hamdan “Hemeti” Daglo, à la tête du groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide (FSR). “Les deux hommes sont en désaccord sur les modalités de la transition vers un pouvoir civil, et notamment sur le calendrier d’intégration des 100 000 hommes des FSR dans l’armée officielle”, observe la BBC.
Les deux généraux “craignent de voir le pouvoir leur échapper au Soudan”, chacun comptant dans ses rangs “des hommes susceptibles de finir devant la Cour pénale internationale pour des crimes de guerre commis dans la région du Darfour il y a près de vingt ans”, souligne la radiotélévision britannique.
Pour The New York Times, c’est précisément sur le Darfour – déjà déchiré par une guerre sanglante dans les années 2000 – que “l’attention se porte aujourd’hui”. Les combats ont provoqué “un vide sécuritaire qui pourrait, selon les diplomates et les observateurs, conduire à une guerre civile”.
Le Soudan “s’effondre”
Malgré les efforts diplomatiques des pays de la région, de l’Union africaine et des États-Unis, la perspective d’un apaisement semble lointaine : le général Al-Burhan “a exclu toute négociation” avec “Hemeti”, l’accusant “d’orchestrer une rébellion contre l’État”, écrit Al-Jazeera. “Hemeti” a quant à lui qualifié son rival de “traître”, estimant qu’il n’était “pas digne de confiance”.
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