Publicité

Recueillement pour le 10e anniversaire des attentats de Londres

par Michael Holden LONDRES (Reuters) - La Grande-Bretagne a marqué mardi le dixième anniversaire des attentats qui avaient fait 56 morts dans les transports publics à Londres, les premières attaques kamikazes commises par des islamistes en Europe de l'Ouest. Des proches des victimes, des rescapés et des hommes politiques ont pris part aux cérémonies à la mémoire des victimes du 7 juillet 2005. L'émotion est vive dans le pays alors même que trente touristes britanniques ont péri le 26 juin sous les balles d'un islamiste dans un complexe hôtelier de Sousse, en Tunisie. "Aujourd'hui, notre pays se rassemble pour se souvenir des victimes d'une des attaques terroristes les plus atroces commises sur le sol britannique", a déclaré le Premier ministre, David Cameron, dans un communiqué. "Dix ans après les attentats du 7 juillet à Londres, la menace terroriste est toujours réelle et meurtrière - la mort de 30 Britanniques innocents alors qu'ils étaient en vacances en Tunisie nous rappelle ce fait brutalement. Mais nous ne nous laisserons jamais intimider par le terrorisme", a ajouté le chef du gouvernement. Dans le silence, David Cameron et le maire de Londres, Boris Johnson, visage grave et tête baissée, ont déposé chacun une gerbe de fleurs au mémorial élevé à Hyde Park. Proches des victimes et survivants ont ensuite été rejoints par le prince William, petit-fils de la reine Elizabeth. MINUTE DE SILENCE Le Premier ministre a par la suite assisté avec d'autres personnalités à un service à la mémoire des victimes à la cathédrale Saint-Paul. Une minute de silence a été observée dans tout le pays, quatre jours seulement après un hommage du même genre rendu aux victimes de Sousse. A l'heure de pointe dans la matinée du 7 juillet 2005, dans trois métros et à bord d'un bus, quatre jeunes musulmans britanniques avaient fait exploser des bombes artisanales dissimulées dans leur sac à dos. Inspirés par Al Qaïda, ils avaient tué 52 personnes et en avaient blessé 700 autres, et avaient eux-mêmes péri dans les explosions. Aujourd'hui encore, les autorités britanniques appliquent le deuxième plus haut niveau d'alerte -- elles considèrent qu'un attentat reste probable en raison notamment de la menace que représentent les jeunes Britanniques qui ont rejoint le groupe djihadiste Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak. Selon Andrew Parker, chef du MI5, les services secrets britanniques, seule "une infime partie de la population" peut représenter une menace. "Mais le fait que certaines personnes, nées au Royaume-Uni avec toutes les opportunités et toutes les libertés qu'offre ce pays moderne, soient encore capables de faire ce genre de choix étranges constitue un défi social et sécuritaire", a-t-il déclaré dans un communiqué. (Avec Lucy Mortlock, Eric Faye, Simon Carraud et Guy Kerivel pour le service français)