Dix ans plus tard, le massacre de Daraya enfin documenté

PHOTO Kenan Al-Derani/Shaam News Network/Handout/Reuters

Le 25 août, le Syrian British Consortium (SBC), un groupe de pression établi par des Syriens au Royaume-Uni, a publié “la première enquête documentant les détails du massacre de Daraya”, dix ans après les faits, écrit le site syrien d’opposition Enab Baladi.

En août 2012, la ville de Daraya, située dans la banlieue sud-ouest de Damas, est l’un des principaux foyers du soulèvement contre le pouvoir en place autour de la capitale. Pour le mater, le régime de Bachar El-Assad va se déchaîner.

Après plusieurs jours de bombardements “sans discernement” contre les civils, qui ont débuté le 20 août, les forces loyales au régime entrent le 24 août à Daraya, “perpètrent de nombreux massacres et exécutions massives” et arrêtent des dizaines de personnes après le retrait de l’armée syrienne libre, rappelle Enab Baladi. En quelques jours, ce sont plus de 700 personnes qui sont tuées.

“Massacre systématique”

Résultat de plus de deux ans d’investigation et de nombreux témoignages de survivants et de personnes qui étaient présentes sur place au moment des faits, cette enquête a une importante valeur juridique, explique le site syrien d’opposition.

Selon le patron du SBC, Haïtham Al-Hamoui, cette enquête apporte des preuves sur les “mécanismes de ce massacre systématique qui a principalement visé les civils”, ainsi que des “indices importants” concernant les parties y ayant pris part.

En effet, le rapport met en accusation non seulement la redoutable quatrième division de l’armée syrienne, dirigé par Maher El-Assad, le frère du président syrien, “proche de l’Iran” ; la garde républicaine et les services de renseignements de l’armée de l’air ; mais aussi des chabbiha, des groupes de civils armés agissant pour le régime d’El-Assad, “avec le soutien du Hezbollah [libanais] et des milices iraniennes”.

Le SBC va remettre les conclusions de cette enquête à l’organisme de l’ONU baptisé “Mécanisme international impartial et indépendant pour la Syrie (MIII)”, chargé de faciliter les enquêtes sur les violations les plus graves du droit international commises en Syrie depuis mars 2011, date du début du soulèvement contre le régime de Bachar El-Assad, et d’aider à juger les personnes qui en sont responsables.

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