Les dix ans du pontificat de François : une révolution largement inachevée

Dès l’introduction de son article, le quotidien italien Domani prévient ses lecteurs : l’exercice va être difficile. “Le pontificat de Jorge Mario Bergoglio est tantôt exalté, tantôt dénigré, sa figure est très médiatique, c’est un pasteur aimé dans le monde, mais un réformateur frustré à l’intérieur de l’église.”

Un début de portrait qui montre bien que la figure de François est compliquée à juger, et pleine de “contradictions”, comme l’écrit dans son titre de une le journal romain qui consacre sa première page au souverain pontife à l’occasion de l’anniversaire des dix ans de son élection, qui avait eu lieu le 13 mars 2013.

Celle-ci avait presque immédiatement créé de grands espoirs, se souvient le média progressiste, grâce au discours programmatique de Bergoglio, très social, exhortant l’Église à “sortir d’elle-même pour aller vers les périphéries géographiques et existentielles”. Des déclarations retentissantes, qui à l’époque avaient été appuyées par des choix symboliques forts “comme celui de ne pas habiter l’appartement habituellement réservé au pape”, explique Domani, pour prendre place dans une résidence plus modeste au sein du Saint-Siège.

L’espoir suscité par le pape argentin était donc grand, constate le quotidien italien, et pourtant, “durant ces dix années, les ambitions révolutionnaires de Bergoglio se sont durement frottées à la réalité”.

Parmi les problématiques où le Saint-Père a échoué dans son désir de réforme, le média transalpin en retient deux, et pas des moindres : celui d’éradiquer les scandales financiers et sexuels au sein du Vatican, et celui de renforcer le rôle des femmes à l’intérieur de l’église.

Pendant ces dix années, malgré quelques timides avancées, ces questions n’ont pas été résolues, constate Domani, qui reconnaît cependant un domaine où François s’est révélé à la hauteur des attentes : “Il a réussi à sensibiliser, bien au-delà des limites du monde catholique, l’opinion publique internationale sur la question de l’environnement et du changement climatique. Un problème qui pénalise avant tout les pauvres.”

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