Dix ans de greffes d'utérus : un premier bilan mondial sur la santé des mères et des enfants

Une étude américaine dresse un bilan dix ans après la toute première greffe d'utérus, en se penchant sur le taux de réussite, la santé des enfants et les complications éventuelles présentes chez les donneuses et les receveuses. En France à ce jour, trois enfants sont nés à la suite d'une transplantation d'utérus.

Dix ans déjà depuis la première transplantation utérine au monde réalisée par l’équipe du Dr Mats Brännström (hôpital de Göteborg, Suède) ayant abouti à une naissance vivante après une décennie d’expérimentation animale.

Moins de 100 enfants nés d'une greffe d'utérus

Selon le premier bilan de cette pratique hors norme, tout juste présentée par l'université de Dallas (Texas) dans un travail américain publié dans la revue Jama, plus d’une centaine de transplantations utérines ont à ce jour été réalisées à travers le monde.

Cette étude, Dallas UtErus Transplant Study (DUETS), menée sur une vingtaine de cas américains et conçue pour évaluer les résultats à long terme de la transplantation d'utérus et en apprécier la sécurité, note qu'il n’existe aucun registre mondial rapportant précisément le nombre de naissances résultant de cette procédure.

Leurs auteurs estiment toutefois à environ 70 le nombre d’enfants vivants issus de cette pratique, dont trois en France, des naissances toutes rendues possibles grâce aux travaux menés à partir de donneuses vivantes par l’équipe du Pr Jean-Marc Ayoubi (hôpital Foch, Suresnes).

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Une femme sur 4500 naît sans utérus

Pour rappel, l'infertilité utérine dite absolue peut être acquise ou congénitale et due à un utérus dysfonctionnel ou absent. La transplantation utérine, en provenance de donneuses vivantes ou décédées selon les protocoles, est aujourd’hui proposée en particulier aux femmes nées sans utérus, atteinte du syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser, qui touche une femme sur 4500 en France.

Selon l’étude DUETS, cette alternative à l’adoption ou à la gestation pour autrui (GPA, interdite en France mais autorisée dans d’autres pays), présente un très bon taux de réussite (100%) et permet de donner naissance à des enfants en bonne santé, mais le geste n’est néanmoins pas dénué de complications chirurgicales, tant chez les mères receveuses que chez leurs [...]

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