Avec "Division Avenue", Goldie Goldbloom signe un roman gorgé d’amour, de tristesse et de lumière

À 57 ans, Surie Eckstein, femme de rabbin, membre de la communauté très fermée des juifs hassidiques implantée dans le quartier de Williamsburg, à New York, a eu dix enfants et trente-deux petits enfants. Mais la voilà frappée par la foudre : au creux de son ventre usé grandissent des jumeaux. Bouleversée, Surie cherche les mots pour l’annoncer à son mari, Yidel, et à leur entourage. Mais les mots ne viennent pas et elle s’enfonce dans le secret.

Elle ne redoute pas le jugement de Dieu mais celui de ses semblables, pétris de traditionalisme : "Ils s’habillaient comme dans les années 1940 et 1950 et révéraient des anciens qui n’avaient jamais lu un mot d’anglais." Un roman gorgé d’amour, de tristesse et de lumière Surie Eckstein a "honte, honte de son corps perfide" qui trahit un goût pour la sexualité inconvenant chez une femme de son âge. Tandis que la grossesse progresse, personne, malgré les signes évidents du "miracle", ne se résout à reconnaître l’état de Surie.

Une religion, c’est avant tout l’amour de soi, l’amour de l’autre, l’amour du bien

Il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir : c’est la tragédie des habitants de Williamsburg. Quelques années plus tôt, Lipa, l’un des fils Eckstein, homosexuel, a été chassé de la communauté. Il est mort seul, loin des regards, plongeant ses parents dans un impossible chagrin. À l’hôpital où des médecins étudient sa grossesse, Surie se lie d’amitié avec une sage-femme. Déboussolée par les femmes hassidiques qui vienn...


Lire la suite sur LeJDD