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Divergence sur l'économie au sein de la Banque d'Angleterre

Selon le compte rendu de la dernière réunion de la Banque d'Angleterre, la reprise accélère en Grande-Bretagne, mais les responsables de la politique monétaire divergent sur l'évaluation des capacités de production inutilisées et sur les perspectives d'inflation à moyen terme. /Photo prise le 16 janvier 2014/REUTERS/Luke MacGregor

LONDRES (Reuters) - La reprise accélère en Grande-Bretagne, mais les responsables de la politique monétaire divergent sur l'évaluation des capacités de production inutilisées et sur les perspectives d'inflation à moyen terme, montre le compte rendu de la dernière réunion de la Banque d'Angleterre (BoE).

La BoE dit s'attendre à ce l'économie britannique ait progressé de 1% au cours des trois premiers mois de l'année par rapport au dernier trimestre 2013, une estimation légèrement supérieure à la hausse de 0,9% qu'elle anticipait jusque là.

Les "minutes" publiées mercredi indiquent également que les neuf membres du Comité de politique monétaire s'accordent à dire qu'une hausse sensible des salaires réels, allant de pair avec une croissance durable, est en cours.

Mais elles montrent aussi qu'il n'y a pas d'unanimité sur l'estimation de la marge de manoeuvre dont dispose l'économie britannique sans qu'elle génère d'inflation.

"Il y a eu une incertitude considérable sur le niveau des capacités de production inemployées et les membres du comité avaient un éventail d'opinions sur cette question et sur celle des perspectives d'inflation à moyen terme", dit le compte-rendu.

Le taux d'inflation a reculé en mars à 1,6% contre 1,7% le mois précédent, retombant ainsi à un niveau sans précédent depuis octobre 2009.

Pendant quatre ans, et ce jusqu'en décembre 2013, la hausse des prix à la consommation a progressé à un rythme supérieur à l'objectif de la BoE, grignotant le pouvoir d'achat des ménages.

Comme ailleurs en Europe, l'inflation montre désormais des signes de faiblesse, sans pour autant atteindre le niveau extrêmement bas atteint en mars en zone euro, lorsqu'elle est tombée à 0,5%.

Les responsables de la politique monétaire s'interrogent sur la question de savoir si les chiffres de l'emploi ont tendance à minimiser la marge de progression du marché du travail dans la mesure où une bonne partie des nouveaux postes relèvent de l'auto-entreprise.

Le taux de chômage a reculé de manière inattendue au cours des trois mois à février pour revenir en dessous de 7%, le niveau que la BoE avait auparavant fixé comme le point de départ de sa réflexion sur une hausse de son taux directeur, tandis que la hausse des salaires a rattrapé celle des prix à la consommation pour la première fois en près de quatre ans.

Le débat croissant au sein de la banque centrale sur les capacités de production inemployées et l'inflation fait baisser le sterling face au dollar et à l'euro sur le marché des changes après la publication du document.

Les minutes de la BoE ne témoignent d'aucune autre divergence majeure entre les responsables de la politique monétaire, qui se sont prononcés à l'unanimité pour le maintien du loyer de l'argent à 0,5%.

(Andy Bruce et William James, Nicolas Delame pour le service français)