Disparition de Morgane : ce billet inquiétant retrouvé dans une corbeille à son domicile

Morgane, 13 ans, a disparu le 25 novembre au moment de se rendre au collège. Une semaine plus tard, le rapport aux réseaux sociaux de l’adolescente se retrouve au coeur des investigations.
Gendarmerie des Côtes-d’Armor Morgane, 13 ans, a disparu le 25 novembre au moment de se rendre au collège. Une semaine plus tard, le rapport aux réseaux sociaux de l’adolescente se retrouve au coeur des investigations.

FAITS DIVERS - Ces quelques mots, retrouvés dans la corbeille de l’adolescente pourront-ils permettre d’expliquer sa disparition ? Une semaine après la « disparition inquiétante » de la jeune Morgane dans le petit bourg breton de Pabu, un nouveau point sur l’enquête a eu lieu ce lundi 2 décembre.

Disparition inquiétante de Morgane, 13 ans, en Bretagne, une battue organisée ce vendredi

Si « les enquêteurs ont effectué plus de 100 auditions de témoins depuis lundi (25 novembre), 110 exactement, dans l’entourage familial, amical, scolaire, sportif » de l’adolescente, « toutes les pistes sont envisagées » à ce stade, a indiqué le procureur de la République de Saint-Brieuc Nicolas Heitz.

Pourtant, la piste d’une fugue avait été évoquée aux premières heures de l’enquête ouverte après le signalement de sa disparition dans les Côtes-d’Armor. Morgane, 13 ans, n’a « jamais fugué » ni « fait part d’intention suicidaire » selon ses parents, a affirmé le procureur ce lundi. Les parents ont également décrit leur vie de famille comme « normale » ou « classique ».

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Toutefois, le magistrat a précisé qu’un papier froissé, retrouvé dans une corbeille de Morgane (au domicile familial) a été identifié. Et sur lequel est inscrit : « Papa, maman, désolée je pars ». Un message inquiétant, compte tenu de récents événements familiaux rapportés par le procureur.

Ce dernier a évoqué une dispute avec ses parents le week-end précédent la disparition. En cause ? Une utilisation des réseaux sociaux excessive de la part de l’adolescente, qui avait d’ailleurs conduit le père à casser le téléphone de l’adolescente et confisquer sa carte SIM. Deux téléphones de Morgane ont d’ailleurs été saisis pour analyses, mais « aucune connexion » de sa part n’a été identifiée depuis le 25 novembre.

L’adolescente avait par ailleurs confié à un entraîneur de tennis ainsi qu’à un professeur « avoir pu être victime de harcèlement l’an dernier », a relaté Nicolas Heitz.

Soupçons de scarifications

Certains camarades de l’adolescente, décrite comme « une enfant heureuse et joyeuse », ont néanmoins fait part de « propos inquiétants » de la jeune fille, qui « pouvait connaître un réel mal-être ». Ils ont même évoqué « des scarifications qu’elle se serait infligées », a précisé le procureur. Selon plusieurs de ses amis, la jeune fille avait aussi « posté une story, effacée depuis, dans le week-end pour dire qu’elle ne viendrait pas en cours lundi ».

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Un autre de ses camarades revient auprès de BFMTV sur le harcèlement qu’elle subissait à l’école : « Elle disait qu’elle se faisait traiter de pute et tout. Parfois elle restait toute une journée dans son coin... Elle se mutilait. Parfois c’était tout le bras ».

Des pistes étudiées très sérieusement par les enquêteurs, d’autant plus que, sur les réseaux sociaux, la collégienne était entrée « en relation avec des individus plus âgés ». « Ces personnes ont toutes été entendues et leur domicile ont été perquisitionnés » mais « aucune de ces auditions n’a permis de donner des éléments pertinents sur la localisation de l’adolescente », a souligné Nicolas Heitz.

Un homme de 21 ans, résident dans la Drôme, a notamment été identifié comme ayant créé un compte Snapchat au profit de Morgane. Plusieurs images à caractère pédopornographique ne concernant pas Morgane y ont été découvertes et l’homme a été placé en garde à vue pour ces faits, a précisé le magistrat. Un autre homme de 29 ans, originaire de l’Eure, a lui aussi été entendu, sans le moindre résultat. Il avait rencontré Morgane sur les réseaux sociaux.

À ce stade des investigations, l’enquête va donc évoluer, a fini par préciser le procureur, qui a décidé d’ouvrir une information judiciaire et de saisir un juge d’instruction. L’enquête de flagrance ouverte lundi dernier sera donc remplacée dès mardi 3 décembre par une « enquête judiciaire au motif de recherche des causes de disparition de Morgane ». Il a ensuite précisé que ce nouveau point sur l’enquête devait surtout servir à « repréciser les vérités et d’éviter les mauvaises informations ». Comme le fait que Morgane a disparu sans « argent, ni vivres, ni affaires de rechange ».

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