Yahoo Actualités Disparition de Delphine Jubillar: le mari entendu par les juges ce vendredi
Les enquêteurs le soupçonnent d'avoir tué et fait disparaître sa femme, Delphine. Pour la première fois depuis son incarcération, Cédric Jubillar est convoqué ce vendredi à Toulouse devant les deux juges d'instruction pour être interrogé sur cette affaire qui reste sans réponse depuis la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Ce soir-là, l'infirmière de 33 ans et mère de deux jeunes enfants a disparu de leur maison de Cagnac-les-Mines, un village près d'Albi, dans le Tarn.
Sans corps, ni aveux, ni preuve irréfutable, les gendarmes de la section de recherche de Toulouse ont longtemps piétiné. C'est seulement au mois de juin que le peintre-plaquiste de 34 ans, en instance de divorce avec la disparue, a été mis en examen pour meurtre et écroué. La justice estime avoir recueilli assez d'indices graves et concordants contre lui, tandis qu'il clame son innocence.
Retour sur la relation conflictuelle du couple
À partir de 9h30 ce vendredi, le suspect numéro 1, assisté de ses trois avocats, aura donc l'occasion de s'expliquer sur les faits qui lui sont reprochés. Les juges devraient s'attarder sur des éléments périphériques du dossier mais qui demeurent fondamentaux, notamment la relation entre Cédric et Delphine et son délitement, leurs problèmes financiers, la relation adultère de la disparue.
L'interrogatoire promet d'être long au vu de la complexité du dossier. Il se déroulera donc en deux temps, le second rendez-vous étant prévu au 3 décembre, selon les avocats du mis en cause. C'est à cette occasion que les juges aborderont la soirée de la disparition. Ce planning prévisionnel peut néanmoins être modifié au gré des juges d'instruction.
Un suspect "serein"
Face à cette étape aux lourds enjeux, les avocats de Cédric Jubillar le disent "serein".
"Il a toujours répondu aux questions des enquêteurs, il ne s’est jamais dérobé, il répondra à toutes les interrogations des magistrats", nous indique-t-on, précisant que la version de Cédric Jubillar ne va pas varier.
Selon ses dires, Delphine Jubillar est sortie de chez eux le 15 décembre vers 23h00 avec leurs deux chiens, vêtue d'une doudoune blanche et munie de son téléphone portable. Cédric Jubillar explique avoir remarqué son absence vers 04h00, réveillé par les pleurs de leur fille. Après quelques appels à des proches de sa femme, il compose le 17. Les gendarmes arrivent vers 04h50.
Mais le lave-linge qui tourne en pleine nuit avec une couette à l'intérieur, le téléphone portable de Cédric Jubillar éteint le soir de la disparition alors qu'il le garde habituellement allumé la nuit, les SMS indiquant qu'il a découvert que sa femme avait un amant et les cris entendus par des voisins conduisent les gendarmes à le soupçonner.
"Le dossier est vide"
Cédric Jubillar "se doutait qu'il allait être suspecté en tant que mari, mais il ne comprend pas l'engrenage judiciaire dans lequel il est pris. Il dit qu'il est innocent, et ne comprend pas pourquoi il est en détention", explique Emmanuelle Franck, son avocate, à l'AFP.
Ses conseils dénoncent des pressions psychologiques et des "incohérences" dans le "scénario" des enquêteurs.
"Le dossier est vide. On ne nous a fourni aucun élément qui soit un début de preuve, la seule hypothèse qui est envisagée, c'est sa culpabilité. Il n'y a aucun élément probant, personne ne vous dira que le dossier est accablant", déplore Me Franck.
Toutefois, sa ligne de défense a été ébranlée par des déclarations de sa mère qui a confié à la Radio 100% croire en la culpabilité de son fils, avant de se rétracter.
