Disparition de Delphine Jubillar: ce que change l'ouverture d'une information judiciaire

Delphine Jubillar, sur la page Facebook de la gendarmerie du Tarn. - BFMTV
Delphine Jubillar, sur la page Facebook de la gendarmerie du Tarn. - BFMTV

L'affaire est en passe de prendre une nouvelle dimension. Ce mercredi, une semaine après la disparition de Delphine Jubillar à Cagnac-les-Mines dans le département du Tarn, le parquet de Toulouse a ouvert une information judiciaire pour "enlèvement" et "séquestration", afin d'explorer une potentielle intention criminelle dans le dossier de cette infirmière de 33 ans.

Moyens supplémentaires et champ d'action élargi

L'affaire, qui est désormais confiée à deux juges d'instruction toulousains, est ainsi requalifiée puisque dans un premier temps, seule la "disparition inquiétante" avait été retenue. De fait, les dix enquêteurs de la gendarmerie d'Albi mobilisés pour l'occasion auront les mains plus libres ainsi que des moyens supplémentaires au quotidien.

Après avoir fouillé et sondé les bois et points d'eau ces derniers jours, dont ce mercredi lors d'une battue citoyenne, les officiers pourront désormais utiliser le bornage des téléphones, la géolocalisation ainsi que la mise sur écoute de potentiels suspects.

"Ça marque un changement d’orientation dans la procédure. Quand quelqu’un disparaît, les enquêteurs ont des moyens exceptionnels si la personne est en danger. Quand au bout d’une semaine, cela ne fonctionne pas, on arrive dans un second temps avec beaucoup plus de contrôles", explique l'avocat pénaliste Stéphane Babonneau, à l'antenne de BFMTV.

Explorer la piste familiale

En plus d'un sérieux coup d'accélérateur, l'ouverture de cette information judiciaire devrait également permettre d'enquêter plus précisement sur l'entourage de Delphine Jubillar.

Si le communiqué du parquet de Toulouse souligne bien qu'à l'heure actuelle, rien ne permet de dire que la disparition est d'origine criminelle, les premières constatations de l'enquête rapportent que la disparue était bien intégrée à la vie du village et ne semblait pas avoir de problèmes d'ordre familiaux et amicaux.

En revanche, certains soucis conjugaux ont été rapportés puisque Delphine Jubillar était en instance de divorce avec son mari, après 14 ans de mariage. Les enquêteurs vont donc pouvoir explorer et comprendre cette relation, même si rien n'indique à ce stade de l'enquête qu'il puisse avoir un lien avec la disparition de son épouse.

Comme l'explique de nouveau maître Stéphane Babonneau, l'information judiciaire permet également à la famille de la disparue de se porter partie civile.

"S'il y a information judiciaire, il est possible de se constituer partie civile. Cela permet d’avoir accès au dossier même s’il n’y a pas grand choses dedans. Le juge d’instruction sert de directeur d’enquête et oriente les recherches, mais c’est encore tôt", conclut-il.

Article original publié sur BFMTV.com