La disparition alarmante des sols partout dans le monde, enjeu majeur de la COP16 désertification
La COP16 de la convention de l’ONU sur la désertification et la dégradation des terres s'est ouverte le 2 décembre 2024 en Arabie saoudite. Partout dans le monde, les sols continuent de disparaître à une vitesse alarmante.
C’est le moins connu et le plus faible des trois textes adoptés au Sommet de la Terre de Rio de Janeiro en 1992. La convention sur la désertification rencontre beaucoup moins de succès et d’intérêt que celles sur le climat et sur la biodiversité. Son péché originel est peut-être d’avoir été octroyée en fin de négociations il y a trente ans aux États principalement africains qui ne se retrouvaient pas dans les préoccupations sur le changement climatique et la destruction de la nature. Il s’agissait alors de mettre à l’agenda l’avancée des déserts et les pertes de terres agricoles avec en conséquence pour l’Afrique une insécurité alimentaire croissante.
La dégradation des sols, un problème planétaire. © Potsdam Institute
Trente ans plus tard, il faut bien constater que la dégradation des sols est un problème planétaire. Plus de 40% des zones terrestres de la planète sont en train de perdre leur fertilité. Entre 2015 et 2019, plus de 100 millions d’hectares ont ainsi perdu la couche supérieure des sols. Et la tendance reste toujours négative au point que le rapport sur l’état des terres remis au premier jour de la COP16 le 2 décembre à Ryad (capitale de l’Arabie saoudite), par le Potsdam Institute, appelle à une réaction forte et urgente.
La fertilité des sols au centre de l'habitabilité de la planète
L’institut de Postdam (Allemagne) est mondialement connu pour avoir construit les seuils écologiques que l’humanité ne doit pas dépasser pour ne pas mettre en péril l’habitabilité de la planète Terre. Ces "frontières planétaires" sont au nombre de neuf. Sept sont en lien direct avec la gestion des sols. Il s’agit du changement d’affectation des terres, c’est-à-dire la conversion de milieux naturels et forestiers en champs et pâturages, la consommation de l’eau douce avec l’irrigation, la modification des flux géochimiques par l’épandage d’engrais chimiques, la pollution par les pesticides, l’augmentation des particules fines dans l’atmosphère et enfin le changement clima[...]