Le discours de Poutine a laissé beaucoup de Russes sur leur faim

Le président russe Vladimir Poutine prononce son discours annuel sur l'état de la nation au centre de conférence Gostiny Dvor, à Moscou, le 21 février 2023.  - Credit:Dmitry Astakhov/Sputnik/AFP
Le président russe Vladimir Poutine prononce son discours annuel sur l'état de la nation au centre de conférence Gostiny Dvor, à Moscou, le 21 février 2023. - Credit:Dmitry Astakhov/Sputnik/AFP

« D'un côté, je suis rassurée que le président n'ait rien dit à propos d'une nouvelle vague de mobilisation ou d'une participation plus évidente de nous tous, ici en Russie, à cette guerre », avoue Lara, 26 ans, commerciale dans une banque d'État. « Mais, de l'autre, les buts de cette guerre ne sont toujours pas clairs et on ne sait même pas quand on s'en sortira ! » soupire-t-elle, agacée.

Comme de nombreux Moscovites, Lara a regardé avec attention l'allocution de Vladimir Poutine sur son téléphone portable depuis son lieu de travail. À l'instar d'une majorité de la population russe inquiète et désarçonnée par l'invasion de l'Ukraine, il y a un an, la jeune femme attendait avec angoisse ce discours devant les deux chambres du Parlement, d'autant qu'il n'avait pas eu lieu à la fin 2022, comme l'exigeait pourtant la Constitution.

« Citoyens de deuxième catégorie »

Le discours-fleuve – le plus long de toutes ses allocutions aux deux Chambres – n'a guère apporté d'éléments nouveaux, sauf à la fin, quand le chef de l'État, à la voix enrouée mais à la mine et au ton énergiques, a annoncé que la Russie suspendait sa participation à l'accord New Start avec les États-Unis sur le désarmement nucléaire stratégique.

Il a justifié sa décision par les vols de drones – « modernisés avec l'aide de l'Occident » – au-dessus de deux aéroports russes en décembre, celui d'Engels et celui de Ryazan. Pour ajouter, presque malicieux et sûr de son effet, que si les États-Unis s'apprê [...] Lire la suite