"Discours de candidat": Macron critiqué à droite comme à gauche à l'issue du Beauvau de la sécurité

Le président Emmanuel Macron déjeune le 14 septembre 2021 à Roubaix avec des gendarmes à l'école nationale de police  - Ludovic MARIN © 2019 AFP
Le président Emmanuel Macron déjeune le 14 septembre 2021 à Roubaix avec des gendarmes à l'école nationale de police - Ludovic MARIN © 2019 AFP

"Discours de candidat", "instrumentalisation des forces de l'ordre": Plusieurs élus de droite comme de gauche ont critiqué mardi les conclusions du Beauvau de la sécurité présentées à Roubaix (Nord) par Emmanuel Macron.

Venu écouter le président de la République en tant que président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, qui est également candidat à l'Élysée, estime qu'Emmanuel Macron a prononcé un "discours de candidat" et qu'il est "passé à côté de la sécurité pendant tout son mandat, parce qu'il n'a jamais été élu".

Emmanuel Macron "pense que l'économie règle tous les problèmes, que si l'économie va mieux, ça règle tout dans un pays", déplore-t-il.

"Rien n'a été fait"

Le député LFI du département, Ugo Bernalicis, dénonce lui aussi un "discours de candidat". Pour lui, la politique de sécurité d'Emmanuel Macron ne présente "aucune inflexion par rapport aux manifestations nombreuses contre la loi (sur la) sécurité globale et nombreuses exactions de la police".

"En quatre ans et demi, rien n'a été fait et rien ne sera fait si c'est cinq ans de plus", ajoute l'élu du Nord, qui plaide pour "un programme de rupture sur les questions de police, gendarmerie, de justice". Les policiers ont besoin "d'être respectés et pour être respectés, il faut une police respectable et pour cela il faut s'en donner tous les moyens".

"Présentation de son programme 2022-2027"

Le député LR du Pas-de-Calais voisin, Pierre-Henri Dumont, dénonce sur Twitter une "irrespectueuse instrumentalisation" des forces de l'ordre. "Depuis 2017, mois après mois, l'insécurité augmente et les violences explosent. Face à l'exaspération des Français, Emmanuel Macron transforme le Beauvau de la sécurite en présentation de son programme 2022-2027".

"À six mois de l'élection présidentielle, après neuf semestres d'aggravation des chiffres de la violence, quelle crédibilité pour la politique de sécurité d'Emmanuel Macron?", se demande le questeur LR du Sénat Philippe Bas.

La sénatrice LR des Bouches-du-Rhône, Valérie Boyer, se félicite sur Twitter "de voir qu'Emmanuel Macron nous promet de faire en quelques mois (juste avant la présidentielle) ce qui n'a pas été fait pendant 5 ans".

Emmanuel Macron a notamment promis un budget supplémentaire de 500 millions d'euros en 2022 pour mettre en oeuvre les mesures décidées lors du Beauvau de la sécurité, qui va renforcer les moyens des forces de l'ordre.

Il a aussi annoncé la mise en place d'"une instance de contrôle parlementaire des forces de l'ordre", en réponse aux critiques visant l'IGPN et l'IGGN (police et gendarmerie) dont les rapports seront désormais "rendus publics".

Article original publié sur BFMTV.com