Dirty Projectors, génies de la lanterne

Avec «Lamp Lit Prose», David Longstreth fait un pas de côté dans la marche du monde et laisse la porte ouverte aux influences jazz, noise, r’n’b et afro-pop.

Quand Libération rencontrait l’aventurier des polyphonies pop David Longstreth pour la sortie du précédent album de Dirty Projectors en février 2017, il rapportait avoir rêvé que s’il avait été capable de retenir sa respiration, Trump ne serait pas au pouvoir. Depuis, il a été forcé de prendre une grande bouffée d’air, qu’il insuffle dans un nouvel album délesté de sa bile noire. Album à la joie confondante pour l’époque, Lamp Lit Prose (prose à la lampe allumée) est celui de sa vision nocturne si développée que notre époque lui apparaît en Technicolor. Sur Right Now, hymne à l’instant présent, son chant notoirement élastique et délicieusement affecté rencontre celui de Syd, l’une des plus belles voix du r’n’b actuel. Elle reste toutefois reléguée en choriste, Longstreth cédant difficilement sa place au front malgré tous les invités qu’il convie sur cet album (Haim, Rostam, Amber Mark etc.). «I might sing the melody, But I don’t set the tempo», admet toutefois Longstreth, qui explique ainsi faire un pas de côté dans la marche du monde pour mieux apprécier un amour naissant. Il nous le présente sur cet album comme une fan de Fellini et de Julian Casablancas (des Strokes) à qui il consacre Break-Thru, titre sorti d’une machine à cool détraquée, qui alterne chant haletant à la Prince et mélodies de guitares systématiquement contrariées. Après sa tentation du r’n’b alambiqué sur son précédent album, il revient à un espace rythmique explosé, où sont bouclées des influences jazz, noise, r’n’b et afro-pop et où comme aux débuts du groupe dans un Brooklyn avide de riffs, les guitares ont la cote. Elles dévalent des morceaux construits en colimaçon, comme des ressorts arc-en-ciel qu’on jetait dans les escaliers dans les années 90, qui se cognent dans les multiples cuivres triomphants. Le bain d’endorphines I FeelEnergy (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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