«Dire que les Etats sont surendettés, c'est un argument purement idéologique»

«A peine étaient-ils rassurés par l’accalmie de la crise financière que la plupart des pays développés se sont lancés dans des politiques d’austérité budgétaires.»

Selon le dernier rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, un ralentissement de l'économie ne pourra être évité si les pays riches continuent de faire de l'austérité budgétaire.

Selon le dernier Rapport sur le commerce et le développement 2015, publié ce mardi soir par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced ou Unctad en anglais), les pays riches doivent, pour relancer leur économie, stimuler la demande, d’une faiblesse chronique, en augmentant les dépenses publiques et en relevant les salaires. Les experts de la Cnuced estiment que les pays développés ne sont pas, comme l’affirment nombre d’économistes, dans une «phase de stagnation séculaire». Ils assurent que les pays riches ont globalement négligé le rôle de la diminution de la part salariale et du creusement des inégalités dans la contraction de la demande et de l’investissement privé. Alfredo Calcagno est responsable de la division macroéconomie et développement de l'agence onusienne. Dans un entretien à Libération, il estime que seuls les Etats peuvent relancer l’économie mondiale. Et ce malgré le niveau des dettes publiques qui affectent la plupart des budgets nationaux.

Comment se porte l’économie mondiale?

Plutôt mal. Son taux de croissance ne devrait pas dépasser les 2,4% cette année. Nous sommes bien loin des 4% d’avant la crise de 2008. Les politiques monétaires accommodantes adoptées par la plupart des grandes banques centrales restent inopérantes. Pire encore, les décideurs de la plupart des pays riches restent convaincus qu’il faut poursuivre des politiques de restrictions budgétaires. Sans compter que les salaires ont baissé en moyenne de 10% dans l’ensemble des pays dits développés.

Ce serait la conjugaison de ces trois facteurs qui explique donc la faiblesse de la croissance mondiale?

Oui, essentiellement. Mais cette faiblesse reflète surtout une demande globale atone. La plupart des pays se sont enfermés (...)

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