Ce diplomate "copain de Macron"

Le nouvel ambassadeur de Turquie a joué un rôle clé dans la rencontre entre Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan au sommet de l’Otan.

Leur rencontre, lundi, a été le fruit d’intenses tractations. Emmanuel Macron a invité Recep Tayyip Erdogan à dialoguer, alors qu’il avait honteusement mis en cause sa « santé mentale », l’accusant, avec sa loi sur le séparatisme, d’avoir un « problème avec l’islam », avant d’appeler au boycott de la France. Rien n’est cicatrisé, dit-on à l’Élysée, les sujets d’inquiétude pullulent – des tensions en Méditerranée, en Libye, en Syrie, aux ingérences turques dans l’Hexagone – mais la détente s’amorce. Un diplomate y a contribué : Ali Onaner, le « copain de Macron », comme l’appellent les proches d’Erdogan.

L’ambassadeur de Turquie à Paris en sourit, conscient de ce qu’il doit au hasard d’avoir croisé la route du président. « Sans lui, je ne serais peut-être pas là », note-t-il dans son somptueux bureau perché sur les hauteurs de Passy. Son français coule, précis, mains soignées et boutons de manchette. Il se souvient de ce vol vers le Kazakhstan en septembre 2017 ; il était directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères, relégué à l’arrière de l’avion, quand Erdogan l’a fait venir : « Mon ministre lui a lancé : “C’est le camarade de Macron”, et son œil s’est allumé. Il m’a dit : “Racontez-moi…” » En décembre 2020, au summum des tensions, Ali Onaner est prié de quitter son poste d’ambassadeur à Tunis. Mission : « Faire que nos deux pays se comprennent mieux », résume-t-il. En clair : éteindre le feu avec Macron, qui pousse l’Europe à prendre des sanctions contre la Turquie, fragilisant Erdogan, déjà affaibli par le départ de son allié Trump et par la crise économique.

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On s'est liés en discutant d'Amiens, sa ville, où j'avais fait mon stage en préfecture

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La nomination d’Ali Onaner en remplacement de(...)


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