Le diplôme de philosophie d’un ministre de Meloni exaspère les étudiants
Retour sur les bancs de l’université pour le ministre de la Culture italien, Alessandro Giuli. Du moins le temps d’un dernier examen pour être diplômé en philosophie de la prestigieuse université romaine La Sapienza. L’ancien journaliste, nommé le 6 septembre par Giorgia Meloni, “a dernièrement passé ses soirées, après son travail au ministère de la Culture et le G7 à Pompéi, à bûcher ses cours”, raconte le journal milanais Il Foglio. Mais son ultime oral en “théorie de la doctrine théologique”, qui a eu lieu le lundi 30 septembre, s’est déroulé dans des conditions particulières.
“À l’extérieur, quoique surpris par l’organisation anticipée de cet examen, des membres du collectif Cambiare Rotta [‘Changer de cap’] étaient déjà prêts à en contester les modalités”, rapporte le quotidien conservateur. Une trentaine d’étudiants étaient présents sur les marches de la faculté de lettres et de philosophie de l’université pour protester contre cet examen qui s’est tenu à huis clos avec une heure d’avance par rapport au début officiel des oraux pour éviter “d’éventuels troubles à l’ordre public”.
“Pour une autre vision de la culture”
Mais l’horaire décalé n’était pas le principal motif de contestation des étudiants mobilisés. “Pour une autre vision de la culture… Giuli recalé ! Zéro pointé pour le fascisme et la culture de la précarité”, scandaient les protestataires de Cambiare Rotta, “un collectif très actif à la Sapienza”, explique Il Corriere della Sera. La mobilisation avait avant tout pour objectif de dénoncer le positionnement politique du nouveau ministre de la Culture de Giorgia Meloni.
Âgé de 49 ans, il avait entamé ce cursus en philosophie dans sa jeunesse mais sans avoir jusqu’à présent passé l’examen pour obtenir le diplôme. C’est désormais chose faite, puisque Alessandro Giuli a obtenu la note de 30 (la plus haute dans le système universitaire italien). Ne reste que la soutenance de son mémoire, prévue en janvier. “Et il est fort probable que les collectifs étudiants seront là pour défier ’un ministre hostile à la culture’.”
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