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"Des diables et des saints" est un excellent roman populaire sur l’enfance empêchée

C’est un joli motif pour commencer un livre qui s’adresse à tout le monde : l’image d’un homme d’âge mûr, élégant, qui vient jouer sur les pianos publics installés dans les aéroports et dans les gares, et dont le talent sidère les voyageurs – d’autant plus qu’il ne leur demande pas d’argent. Pourquoi cet homme se contente-t‑il de ces piètres auditoires, lui qui, au dire des mélomanes de passage, pourrait éblouir les plus grandes salles du monde? Comme toujours chez Jean- Baptiste Andrea, la réponse s’enracine dans l’enfance du personnage.

Et nous voilà précipités à la fin des années 1960 dans la vie de Joe, adolescent de bonne famille qui étudie le piano sous la houlette d’un maître à la fois impitoyable, bienveillant et obsédé par Beethoven. Une vie qui s’arrête le jour où ladite bonne famille disparaît tout entière dans le brasier d’un accident d’avion. Un livre dans la lignée de ceux de Gilbert Cesbron Dès lors, fini l’innocence, le confort et la musique : Joe est expédié aux Confins, un orphelinat pyrénéen strictement masculin (à quelques bonnes soeurs près), où l’instruction est insuffisante, la discipline, féroce, et le piano, proscrit.

Un roman plus complexe qu’il n’y paraît

Là, il se retrouve sous l’autorité de Sénac, religieux cauteleux qui est à peu près l’antithèse de son ancien professeur de piano, et de Grenouille, un surveillant claudicant passé par la Légion… Jean-Baptiste Andrea n’est pas le premier à évoquer le monde clos des pensions pour enfants déshérités ...


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