Devant l’ONU, la Bolivie plaide pour libérer la commercialisation des feuilles de coca
La Commission des stupéfiants des Nations Unies a lancé sa 66e session lundi 13 mars à Vienne. Membre de ce qui est le principal organe de prise de décision concernant les drogues, la Bolivie a défendu la commercialisation de la feuille de coca devant les 52 autres États-membres. Pour le vice-président bolivien David Choquehuanca, la « consommation traditionnelle de la coca » ne devrait pas pâtir de la lutte contre la cocaïne, qui en est issue.
C’est un véritable plaidoyer en faveur de la feuille de coca qu’a prononcé lundi David Choquehuanca, rapporte notre correspondante à La Paz, Alice Campaignolle. Lors de son intervention publique à Vienne, il a fait un lien direct entre sa classification comme stupéfiant et la domination occidentale :
« Pendant six décennies, des agents de la géopolitique dominante de l’Occident ont cherché à empêcher la culture, l’usage rituel et la consommation traditionnelle de la coca, pour des délits qu’elle n’a jamais commis. »
Consommation traditionnelle en Bolivie
Car en Bolivie la coca est consommée partout, surtout mâchée, notamment par les travailleurs des mines pour endurer la fatigue ou bien par les alpinistes par exemple, car elle aide à supporter l’altitude. Mais le fait qu’elle soit à l’origine de la cocaïne empêche la Bolivie de vendre ses produits à l’étranger : la coca est considérée comme une drogue.
David Choquehuanca cherche donc à la défendre : « Nous invitons les pays membres à mettre en place un examen critique de la classification de la coca comme un stupéfiant. »