EELV : standing ovation pour Médine au Havre, qui reconnaît « une maladresse » mais rien d’antisémite
POLITIQUE - Explications de texte. Après trois semaines de polémique en raison d’un tweet jugé antisémite, le rappeur Médine s’est rendu comme prévu ce jeudi 24 août au Havre (Seine-Maritime) pour le débat avec Marine Tondelier, patronne des écologistes, à l’origine de son invitation.
Lors de ce rendez-vous d’une heure devant une salle comble, il a expliqué avoir « surréagi » à « une insulte » et dénoncé les « attaques ignobles » à son encontre. Accueilli par une standing ovation, l’artiste est d’emblée revenu sur l’affaire déclenchée par son message sur Twitter (rebaptisé depuis X) où il a qualifié l’essayiste Rachel Khan, juive et petite-fille de déportés, de « resKHANpée ».
Standing ovation
« Je répondais à une insulte, une attaque », a-t-il justifié, rappelant que Rachel Khan avait au départ écrit que l’invitation de Médine par EELV était « une très bonne idée pour l’atelier traitement des déchets ». « J’ai surréagi et j’ai eu cette maladresse d’utiliser ce mot (rescapée, ndlr) dont je n’ai pas mesuré la charge émotionnelle historique », a-t-il poursuivi, ajoutant qu’il s’en était « excusé dans la foulée ».
Mais toujours sans reconnaître le caractère antisémite de sa réponse, contrairement à ce que de nombreux ténors écologistes ont demandé ces derniers jours. L’artiste a en revanche dénoncé les « attaques immondes » qui le visent depuis, s’estimant victime de « procès d’intention » et « par association ». Cela fait « trois semaines que je vis l’enfer avec ma famille (...), tout le monde n’est pas prêt à encaisser ça », a-t-il déploré.
« Il ne s’agit pas que je me déconstruise sur ce que j’ai pu dire », a affirmé Médine, faisant le parallèle avec « ce que les mouvements sociaux (et) les jeunes de banlieue vivent, parce qu’ils sont criminalisés », s’attirant les applaudissements réguliers d’une salle acquise à sa cause. « C’est manifeste, tu es le bienvenu ici », n’a pu que constater son hôte, la secrétaire générale d’EELV, Marine Tondelier.