La "deuxième vie" de Jean-Luc Godard au Festival de Cannes
Jamais couronné sur la Croisette, Jean-Luc Godard, décédé en septembre, a eu droit à une forme de "célébration" posthume dimanche au Festival de Cannes, avec la projection d'un documentaire sur le cinéaste suisse et de son dernier projet.
"La salle est pleine. Ca veut dire que la deuxième vie, ou la millième vie, de Jean-Luc Godard commence maintenant, avec les films qui restent", a relevé le délégué général du Festival, Thierry Frémaux, devant un public où étaient notamment présents les cinéastes Jim Jarmush, Wang Bing (en compétition cette année avec son documentaire "Jeunesse") ou l'actrice Salma Hayek.
Dans "Godard par Godard", Florence Platarets revient --sans commentaire en voix off-- sur la vie du cinéaste agitateur de la Nouvelle Vague, disparu à 91 ans en ayant recours à l'assistance au suicide, légale en Suisse. L'occasion, à travers des images parfois inédites, de le voir notamment diriger son premier long-métrage, le résolument novateur "A bout de souffle".
Mais aussi, dans une séquence très applaudie par les spectateurs présents, de revenir sur la Croisette en mai 1968. Alors que la France est agitée par des troubles sociaux, Godard prend la tête d'une fronde de cinéastes qui finit par faire interrompre prématurément le Festival de Cannes.
Autre moment mémorable du réalisateur à Cannes, où il a remporté le Prix du jury en 2014 et une Palme d'or spéciale en 2018: en 1985, venu présenter son long-métrage "Détective", il reçoit en pleine figure une tarte à la crème.
Ce portrait a été suivi d'un court film présentant le dernier travail de Jean-Luc Godard sous l’appellation "Film annonce du film qui n'existera jamais: +Drôles de guerres+".
Se résumant au collage d'une succession d'images et de mots, entrecoupés de petits extraits vidéo, il s'agissait d'une adaptation du roman de l'écrivain belge Charles Plisnier "Faux Passeports", lauréat du prix Goncourt en 1937.
Ce recueil de nouvelles suit différents personnages entre la Révolution d'octobre 1917 en Russie et les années 30.
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