Une deuxième journée de solidarité ? La France insoumise est d’accord… mais pas pour les salariés

POLITIQUE - Le gouvernement cherche à faire des économies. Avec une dette qui s’envole et un déficit public qui se creuse, toutes les pistes méritent d’être explorées. Les députés macronistes, étroitement associés à la réflexion, ont fait une trouvaille : l’instauration d’une deuxième journée de solidarité. Ainsi, depuis celle mise en place en 2004 par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, les salariés travaillent une journée « gratuitement », sans recevoir le fruit de leur labeur.

Éric Ciotti face à Patrick Cohen, le naufrage en direct du député sur le livre de Bardella et la SNCF

L’argent qui leur est normalement dû est versé à la branche « autonomie » de la Sécurité sociale, qui finance des actions en faveur des personnes âgées ou handicapées. Initialement fléchée vers le lundi de Pentecôte, cette journée de solidarité consiste aujourd’hui dans la plupart des cas en la suppression d’un jour de RTT.

Une idée en apparence louable, mais qui fait peser sur les salariés modestes une charge lourde. D’autant que le patronat, lui, ne participe par définition pas à cet effort national. Le projet de certains députés, soutenu par le ministre de l’Économie Antoine Armand qui a expliqué qu’il trouvait l’idée « très intéressante », est donc de mettre en place une deuxième journée de solidarité. La ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet s’est déclarée « ouverte à des évolutions », tandis que celui du Budget Laurent Saint-Martin a déclaré le 29 octobre sur TF1 : « Cela fait partie des débats que nous aurons au Parlement, le gouvernement ne l’a pas proposé mais je crois que certains parlementaires veulent le présenter. » Selon lui, « tout ce qui permet à notre pays de montrer qu’on peut travailler davantage pour participer à l’effort de redressement va dans le bon sens ».

« Une journée sans dividendes »

À l’annonce de cette proposition, les cadres de La France insoumise s’y sont montrés franchement hostiles. « On peut supprimer les congés payés aussi », a ironisé le président de la commission des Finances Éric Coquerel, qui regrette que « le coût du capital pèse sur le travail ». Dans ce sens, son collègue Manuel Bompard, également coordinateur de LFI, fustige une « mauvaise idée » : « C’est toujours la même chose, on fait payer aux gens » les mesures d’économie. Sur France 2 ce 30 octobre, le député de Marseille a mis une autre idée sur la table : « Une journée de solidarité sans dividendes. Ce jour-là, les dividendes qui sont versés aux actionnaires iraient dans les caisses de l’État. Là il y a de l’argent à prendre ».

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« Il faut reprendre le problème à l’endroit », a aussi plaidé la députée LFI Clémence Guetté sur France Info. Selon elle, « les Français travaillent déjà beaucoup » et il serait donc plus juste de « trouver d’autres sources de financement ». Par exemple en faisant « surcotiser les dividendes ». « On peut trouver des milliards d’euros de bien des façons », défend celle qui plaide pour « aller chercher l’argent dans les poches de ceux qui ont beaucoup ». Un rapport du Sénat a chiffré à 2,4 milliards d’euros les recettes qui entreraient dans les caisses de l’État avec la mise en place d’une éventuelle deuxième journée de solidarité.

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