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Deuxième étape des primaires américaines dans le New Hampshire

par Steve Holland et Amanda Becker MANCHESTER, New Hampshire (Reuters) - Répétition coquilles. Les prétendants aux investitures des Partis démocrate et républicain se sont lancés lundi dans un ultime sprint dans le New Hampshire, où se jouera mardi la deuxième étape du long processus de désignation des candidats à l'élection présidentielle du 8 novembre aux Etats-Unis. Dans le camp républicain, où neuf candidats restent dans la course, Donald Trump et Jeb Bush ont ouvert les hostilités. "Qu'est-ce qu'il est guindé", a attaqué le premier, ajoutant que le cadet des frères Bush était "comme un enfant gâté". Le second a répliqué sur Twitter. "@realDonaldTrump, vous n'êtes pas simplement un perdant, vous êtes aussi un menteur et un pleurnichard. John McCain est un héros. Terminé", l'a-t-il interpellé. La référence au sénateur de l'Arizona, candidat républicain battu par Barack Obama en 2008, renvoie à une des nombreuses polémiques lancées par Trump. Le milliardaire new-yorkais avait affirmé l'été dernier que McCain, prisonnier de guerre durant la Guerre du Vietnam, n'était pas à ses yeux un véritable héros de guerre parce qu'il avait été capturé. Quant à l'adjectif "pleurnichard", il fait allusion aux critiques de Trump qui avait dit s'être fait voler la victoire dans l'Iowa par Ted Cruz, vainqueur surprise le 1er février dernier de la première étape des primaires. Selon la dernière moyenne des sondages réalisée par le site Real Clear Politics, le milliardaire new-yorkais est crédité d'un peu plus de 32% des intentions de vote dans le New Hampshire contre 14,6% pour Marco Rubio et 13% pour Ted Cruz, le vainqueur de l'Iowa. Avec un peu plus de 12%, le gouverneur modéré de l'Ohio, John Kasich, pourrait jouer les trouble-fête. Jeb Bush est donné lui à 9,8%. RESTER EN VIE Côté démocrate, Bernie Sanders continue de faire la course en tête dans cet Etat voisin de son Vermont avec un score moyen d'un peu plus de 53% contre 40,5% pour Hillary Clinton. Mais l'avance du sénateur, battu d'un souffle lundi dernier dans l'Iowa, s'est légèrement resserrée dans les sondages parus ces derniers jours. En 1992, Bill Clinton, l'époux de la candidate, avait pris la deuxième place de la primaire démocrate du New Hampshire, derrière Paul Tsongas, mais il y avait refait une large partie de son retard dans les sondages au point de s'auto-attribuer le surnom de "Comeback Kid". "Pour ceux qui sont encore indécis, qui continuent de 'faire leur marché', j'espère que je vais pouvoir conclure l'affaire", a dit l'ex-secrétaire d'Etat, accompagnée de son mari et de leur fille Chelsea, lors d'un meeting au Manchester Community College. La primaire du New Hampshire n'est que le deuxième rendez-vous d'un long processus qui s'achèvera le 14 juin avec la primaire démocrate dans le district fédéral de Washington DC. Mais dans le camp républicain, plusieurs candidats jouent déjà gros. C'est le cas des "gouverneurs" (Jeb Bush, ex-gouverneur de Floride, John Kasich, actuel gouverneur de l'Ohio, et Chris Christie, son homologue du New Jersey) qui espèrent tous trois freiner Marco Rubio. En prenant la troisième place des caucus de l'Iowa, le jeune sénateur de Floride s'est positionné en "candidat du consensus" derrière les "contestataires" Donald Trump et Ted Cruz. Mais il a de fait attiré sur lui les critiques des autres prétendants du camp dit "modéré". Et sa performance mitigée lors du débat organisé samedi dans le New Hampshire, diffusé par ABC, a ravivé leurs espoirs. S'ils échouent cependant, certains pourraient stopper les frais. Kasich s'est ainsi dit prêt à rentrer dans son Ohio si son score n'est pas à la hauteur de ses attentes. Après l'Iowa déjà, trois candidats ont préféré renoncer: Mike Huckabee, Rand Paul et Rick Santorum, qui a apporté son soutien à Rubio. Les routes des démocrates et des républicains vont ensuite se séparer quelque temps: le 20 février, Clinton et Sanders se livreront bataille dans le Nevada tandis que les prétendants à l'investiture du Grand Old Party tenteront eux de séduire le même jour les électeurs de Caroline du Sud. (avec Doina Chiacu à Washington; Henri-Pierre André pour le service français)