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Deux villages chiites du nord-ouest de la Syrie en cours d'évacuation

Des ambulances et des bus sont près des villages de Foua et de Kefraya. L'évacuation des deux villages chiites assiégés par les rebelles dans le nord-ouest de la Syrie a débuté dans la nuit. /Photo prise le 18 juillet 2018/REUTERS/Khalil Ashawi

BEYROUTH (Reuters) - L'évacuation de deux villages chiites assiégés par les rebelles dans le nord-ouest de la Syrie a débuté dans la nuit, rapporte jeudi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Une centaine d'autocars et plusieurs ambulances ont été dépêchés à Foua et Kefraya, dans la province d'Idlib, pour conduire leurs habitants et les combattants dans des zones de la province d'Alep tenues par les forces gouvernementales, moyennant la libération de plusieurs centaines de détenus.

L'évacuation a débuté avec le départ des malades. Selon la chaîne de télévision publique Al Ikhbariya, cinq ambulances transportant six personnes dans un état grave sont arrivées à un point de contrôle des forces gouvernementales à Al Eïs.

Al Manar, la chaîne du Hezbollah libanais, allié de Damas, a par ailleurs assuré que l'évacuation devait être achevée dans la soirée.

Les villages, qui se trouvent dans le dernier bastion important de l'insurrection, sont assiégés depuis plusieurs années par des rebelles islamistes. Au total, 7.000 personnes doivent quitter les lieux dans le cadre d'un accord conclu par les islamistes d'Hayat Tahrir al Cham, une alliance emmenée par l'ex-Front al Nosra, et les Gardiens de la Révolution iraniens.

Selon la télévision publique, 121 bus et des ambulances du Croissant-Rouge arabe syrien étaient arrivés mercredi à Foua et Kefraya. Outre les habitants, 300 membres de la communauté alaouites pris en otages par les rebelles quand ils se sont emparés de la province d'Idlib, il y a plus de trois ans, doivent être évacués.

En avril 2017, plusieurs milliers d'habitants des deux villages avaient déjà été conduits dans des zones gouvernementales en échange de l'évacuation de Madaïa et de Zabadani, deux localités alors aux mains des rebelles et assiégées par le Hezbollah. Le départ des derniers occupants de Foua et de Kefraya, en échange de la libération de 1.500 détenus, n'avait toutefois pas pu avoir lieu.

(Ellen Francis et Laila Bassam avec Kinda Makieh à Damas, Jean-Philippe Lefief pour le service français)