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Deux-Sèvres : un prêtre italien suspendu pour agressions sexuelles, selon le diocèse de Poitiers

(photo d'illustration) - Valentine CHAPUIS © 2019 AFP

Le père Gabriele-Arcangelo Biagioni, prêtre de la paroisse de Saint-Junien en Mellois, a expliqué à l'archevêque de Poitiers avoir commis des agressions sexuelles sur des mineurs dans les années 1990 au Brésil.

L'archevêque de Poitiers, Mgr Pascal Wintzer, a suspendu un prêtre italien des Deux-Sèvres qui lui a avoué avoir "commis des agressions sexuelles sur des mineurs" dans les années 1990 au Brésil, selon une information obtenue vendredi matin.

Le père Gabriele-Arcangelo Biagioni, prêtre de la paroisse de Saint-Junien en Mellois, est "venu spontanément" se livrer auprès de Mgr Wintzer, indique ce dernier dans un communiqué.

"Rien n'est mentionné, ni sur ce sujet, ni sur son ministère au Brésil, dans le dossier qui le concerne à l'archevêché", ajoute le prélat qui a "informé le parquet" de cet aveu.

"Il m'a dit avoir commis au Brésil des agressions sexuelles sur des adolescents ou de jeunes majeurs", a indiqué par téléphone à nos confrères de l'AFP Mgr Wintzer, précisant qu'il s'agissait de garçons.

Une enquête préliminaire ouverte

Le prêtre de 75 ans exerçait dans cette paroisse depuis 2013 après avoir été aumônier de la communauté latino-américaine de Poitiers où il était arrivé en provenance du Brésil en 2003, selon le prélat qui n'a "rien entendu dire" concernant d'éventuelles agressions sexuelles sur le territoire national.

Le parquet de Niort, prévenu jeudi par l'archevêque, a "immédiatement ouvert une enquête préliminaire et saisi la compagnie de gendarmerie de Niort pour obtenir plus d'éléments sur ce qui a été reconnu par le prêtre concerné", a déclaré vendredi le procureur de la à Niort Julien Wattebled.

Le père Biagioni a été suspendu le 7 décembre, "interdit de tout ministère public" et interdit d'entrer en "contact avec les mineurs", selon le communiqué de l'archevêque.

Une décision rendue publique pour "protéger des personnes"

Dans sa paroisse, il pouvait être au contact d'enfants, notamment au catéchisme, et, en été, il "participait avec d'autres au pèlerinage de Lourdes où il peut y avoir aussi des jeunes, mais il n'en avait pas la responsabilité", a déclaré Mgr Wintzer.

"Je mesure l'importance de rendre publiques de telles décisions, avant tout pour protéger des personnes qui pourraient être victimes", ajoute-t-il dans son communiqué, invitant toute personne ayant des doutes sur les agissements de ce prêtre lors de son ministère en France à en parler aux "autorités compétentes".

Il y a un peu plus d'un an, le rapport Sauvé avait démontré l'ampleur de la pédocriminalité au sein de l'Eglise catholique française depuis les années 50.

Ce rapport estimait à environ 330.000 le nombre de victimes agressées alors qu'elles étaient mineures.

Article original publié sur BFMTV.com

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