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Trois premiers cas de coronavirus confirmés en France

TROIS PREMIERS CAS DE CORONAVIRUS CONFIRMÉS EN FRANCE

PARIS (Reuters) - Trois premiers cas de contamination au coronavirus apparu le mois dernier à Wuhan, dans le centre de la Chine, ont été confirmés en France, a annoncé vendredi le ministère de la Santé.

Il s'agit des premiers cas européens, a souligné la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, lors d'une conférence de presse annonçant la confirmation des deux premiers cas, l'un à Paris et l'autre à Bordeaux.

Le ministère de la Santé a rapporté dans la soirée qu'un cas supplémentaire, dans la capitale, avait été confirmé.

"La ministre des Solidarités et de la Santé a annoncé ce vendredi 24 janvier deux premiers cas d'infection par le nouveau coronavirus 2019-nCoV. Un troisième cas, proche parent de l'un des cas, qui était en cours d'investigation, vient d'être confirmé", a-t-il déclaré.

"Les trois patients, ayant séjourné en Chine, sont actuellement hospitalisés dans des établissements de santé de référence (ESR), l'un à Bordeaux et deux à Paris. Toutes les mesures d'isolement et d'hygiène nécessaires ont été prises", a précisé le ministère dans un communiqué.

Agnès Buzyn a indiqué que "le cas qui a été hospitalisé à Bordeaux et qui a circulé sur les réseaux sociaux est bien un cas confirmé pour le coronavirus", a déclaré la ministre.

Le patient, d'origine chinoise, est âgé de 48 ans. "Il revient de Chine, où il a fait un voyage de quelques jours. Il est passé par la ville de Wuhan. Il est revenu en France le 22 janvier. Il a été hospitalisé le 23 janvier avec confirmation aujourd'hui de la positivité de ses prélèvements (...) Il va bien", a-t-elle expliqué.

Elle a dit tout ignorer du parcours du patient hospitalisé à Paris, à l'hôpital Bichat dans le XVIIIe arrondissement.

"Nous sommes en train de remonter l'histoire de ces patients de façon à rentrer en contact avec les personnes qu'ils ont croisées", a poursuivi Agnès Buzyn, qui a promis un point de presse quotidien de la part du ministère.

"NOUS AURONS PROBABLEMENT D'AUTRES CAS"

"Nous communiquerons en toute transparence de façon à ce que chacun soit bien informé des consignes à suivre", a-t-elle ajouté, avant de rappeler ces consignes: "Pour les voyageurs qui rentrent de Chine, il est important de se surveiller. Au moindre signe respiratoire ou si on a de la fièvre, il ne faut pas aller aux urgences, ni appeler un médecin.

"Il faut appeler le centre 15 qui vient chercher les gens à domicile, les hospitalise, ce qui nous permet de les mettre à l'isolement et de faire les tests."

Agnès Buzyn a dit être "extrêmement attentive" à l’évolution de la situation et a estimé qu'il y aurait "probablement d'autres cas" en France.

En Chine, le bilan de la maladie s'élève à 26 morts et 800 cas.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a jugé jeudi qu'il serait prématuré de considérer cette épidémie comme une urgence de santé publique de portée internationale, mais l'organisation dit surveiller son évolution "minute par minute".

Wuhan, qui compte 11 millions d'habitants, et la ville voisine de Huanggang (7 millions d'habitants) ont été placées en quasi-quarantaine, avec suspension des liaisons ferroviaires et aériennes.

Le consulat général de France à Wuhan a informé les ressortissants français qui s'y trouvent qu’il envisage de mettre en place un service d’autobus permettant à ceux qui le souhaitent de quitter la ville, annonce vendredi soir le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Un dispositif spécifique et permanent de suivi et de réponse aux préoccupations des Français a été mis en place le 23 janvier (...) Il est évolutif et pourra monter en puissance si nécessaire. Il comprend notamment la mise en place d’une réponse téléphonique dédiée", ajoute-t-il.

(Bertrand Boucey et Jean-Philippe Lefief, édité par Benoît Van Overstraeten)