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Cinq Palestiniens tués par les forces israéliennes

JERUSALEM/GAZA (Reuters) - Les forces de sécurité israéliennes ont abattu deux jeunes Palestiniens âgés de 12 et 15 ans samedi lors de manifestations le long de la frontière avec Gaza, ont annoncé des médecins palestiniens tandis que la police israélienne annonçait avoir tué trois Palestiniens à Jérusalem où les affrontements et les agressions se poursuivent à un rythme quotidien. Au total, en 11 jours de violences, quatre Israéliens et 19 Palestiniens ont été tués à Jérusalem, en Cisjordanie, à Gaza et dans des villes israéliennes, ce qui fait craindre une troisième intifada. Samedi, deux Palestiniens ont été abattus par la police après avoir agressé à l'arme blanche au moins quatre Israéliens près de la Vieille-Ville de Jérusalem, a annoncé la police israélienne. La police paramilitaire a également tué un Palestinien qui avait tiré sur elle dans la nuit de vendredi à samedi, dans le camp de réfugiés de Shuafat, à Jérusalem-Est. Dans un communiqué, le Hamas, groupe islamiste qui contrôle la bande de Gaza, précise qu'il était un de ses membres. A Gaza, l'armée israélienne a abattu les deux jeunes Palestiniens alors qu'ils participaient à des manifestations près de la clôture de sécurité à la frontière avec Israël, ont indiqué des responsables palestiniens. Selon un porte-parole de l'armée, les manifestants, qui se trouvaient dans une zone de sécurité interdite, ont jeté des pneus enflammés et des pierres en direction des soldats qui ont tiré en l'air avant de tirer "sur les principaux instigateurs". Près de la porte de Damas dans la Vieille-Ville, un Palestinien a poignardé deux policiers, blessant gravement l'un d'entre deux, quelques heures après qu'un Palestinien de 16 ans eut blessé à l'arme blanche non loin de là deux juifs ultra-orthodoxes. "CONTRIBUER À L'INTIFADA" La colère palestinienne trouve son origine dans la crainte que des visites régulièrement organisées par des groupes juifs, y compris par des élus, sur l'esplanade des Mosquées, dans la vieille ville de Jérusalem, finissent par remettre en cause le statut de l'endroit. Lieu saint de l'islam et du judaïsme, le site est administré par les autorités religieuses jordaniennes. Les juifs, qui l'appellent Mont du Temple, peuvent s'y rendre mais n'ont pas le droit d'y prier, ce que certains contestent. Les violences n'ont pas atteint l'intensité des première et deuxième intifadas de la fin des années 1980 et du début des années 2000 mais l'hypothèse d'un troisième "soulèvement" est désormais évoquée. Le chef du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, a ainsi estimé que ce vendredi marquait le début d'une troisième "intifada sur toute la terre de Palestine". Ali al Karadaghi, un dignitaire musulman, a appelé samedi les fidèles à participer à ce qu'il a qualifié de soulèvement. "Chaque musulman doit contribuer à l'intifada qui a commencé pour le bien d'Al Aksa et de la Palestine", écrit-il sur son compte Twitter. En 2000, Ariel Sharon, à l'époque chef de l'opposition, s'était rendu sur l'esplanade des Mosquées, suscitant la colère des Palestiniens et enclenchant la deuxième intifada. Pendant ces cinq années d'affrontements, 3.000 Palestiniens et un millier d'Israéliens sont morts. Des heurts entre Palestiniens et l'armée israélienne ont également éclaté samedi près des villes d'Hébron et Ramallah en Cisjordanie et, une fois encore dans le camp de Shuafat. De très nombreux Palestiniens ont été blessés. Dix-sept d'entre eux ont été blessés par des tirs à balles réelles, selon le Croissant-Rouge palestinien. (Maayan Lubell avec Nidal al-Mughrabi à Gaza, Noah Browning à Dubai; et Ali Sawafta à Ramallah; Jean-Stéphane Brosse, Henri-Pierre André et Danielle Rouquié pour le service français)