Deux ONG dénoncent la torture contre des soldats au Venezuela

CARACAS (Reuters) - Des dizaines de militaires vénézueliens accusés de conspirer contre le gouvernement du président Nicolas Maduro ont été arrêtés et torturés ces dernières années, écrivent deux organisations de défense des droits de l'homme dans un rapport publié mercredi.

Certains de leurs proches ont également été victimes d'abus, ajoutent l'ONG américaine Human Rights Watch et sa consoeur vénézuelienne Foro Penal dans ce document.

Cinq Etats latino-américains et le Canada ont annoncé en septembre avoir demandé à la Cour pénale internationale (CPI) d'enquêter sur des accusations de crimes contre l'humanité visant les autorités de Caracas.

Le rapport de HRW et Foro Penal, qui rend compte de plusieurs incidents survenus en 2018, explique que le président Maduro, ébranlé par les tensions politiques, une grave crise économique l'hostilité de pays voisins, est préoccupé par le degré de loyauté des forces armées.

Les deux ONG détaillent 32 dossiers dans lequel des soldats accusés de complot et interpellés par les agents des Services de renseignement nationaux bolivariens (Sebin) et de la Direction générale du contre-espionnage militaire (DGCIM) ont été frappés, asphyxiés et électrocutés.

Faute d'obtenir des informations en nombre suffisant, ils s'en sont dans certains cas pris à des proches des militaires, ajoutent les organisations.

Le ministère vénézuelien de l'Information n'a pas répondu à une demande de commentaire de Reuters concernant ce rapport.

Maduro accuse régulièrement les Etats-Unis et la Colombie voisine de chercher à le renverser.

Les autorités accusent également les organisations de défense des droits de minimiser les violences commises par l'opposition.

Plus de 170 soldats ont été arrêtés dans les premiers mois de 2018 pour trahison, rébellion ou désertion.

(Luc Cohen; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)