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Deux mois de siège aux Philippines face aux islamistes

A Marawi. Le siège par les forces gouvernementales aux Philippines de la ville de Marawi occupée par des islamistes radicaux est entré dimanche dans un troisième mois sans qu'aucune issue n'apparaisse à une crise qui a fait plus de 500 morts. /Photo prise le 1er juillet 2017/REUTERS/Jorge Silva

MANILLE (Reuters) - Le siège par les forces gouvernementales aux Philippines de la ville de Marawi occupée par des islamistes radicaux est entré dimanche dans un troisième mois sans qu'aucune issue n'apparaisse à une crise qui a fait plus de 500 morts. Le président Rodrigo Duterte s'est dit disposé à attendre un an avant de réduire à néant la résistance de quelques dizaines de combattants déterminés se réclamant de l'organisation Etat islamique (EI), qui ont attaqué la plus grande ville de l'île de Mindanao le 23 mai. Samedi, le Parlement philippin a approuvé l'extension de la loi martiale jusqu'à la fin de l'année sur Mindanao, une île de 22 millions d'habitants située dans le sud de l'archipel. La prise de Marawi - une localité de 200.000 habitants - par des combattants ralliés à l'EI, dont plusieurs dizaines en provenance de pays voisins et du Proche-Orient, fait craindre un ancrage du groupe fondamentaliste sunnite en Asie du Sud-Est. Ce phénomène s'étendrait à mesure que Daech perd du terrain dans ses bastions originels au Proche-Orient, comme Mossoul en Irak qui vient d'être reprise par les forces gouvernementales, ou Rakka en Syrie, qui est en passe de l'être. La grande majorité de la population a fui Marawi mais l'armée estime que de 500 à 600 habitants y seraient encore bloqués, voire retenus en otages. Cette situation qui met en péril la vie des civils complique la tâche des forces gouvernementales, même si le nombre de rebelles du groupe Maute est désormais estimé à 70 au plus. Le président Duterte a d'ailleurs demandé à l'armée de tout faire pour épargner la population civile. "Je leur ai dit 'n'attaquez pas'", a-t-il déclaré vendredi. "S'il faut qu'on attende un an, on attendra un an", a-t-il ajouté. (Martin Petty, Gilles Trequesser pour le service français)