Deux ans après la tentative de putsch, la fin des purges en Turquie ?

Recep Tayyip Erdogan, dimanche à Istanbul.

L'état d'urgence, qui a permis de traquer en masse les partisans supposés de Fethullah Gülen, doit être levé dans la nuit du 18 au 19 juillet. Mais la répression devrait perdurer.

Il aura fallu pas moins de 77 000 arrestations, et 150 000 limogeages et suspensions pour, semble-t-il, apaiser la conscience de Recep Tayyip Erdogan, réélu en juin à la tête de l’Etat turc. Deux ans après la tentative de coup d’Etat qui a ébranlé la Turquie, l’état d’urgence arrive à son terme. Et pas question cette fois de le prolonger. Erdogan l’avait promis pendant sa campagne.

«L’essentiel du travail est fait», a déclaré l’ambassadeur de Turquie en France, Ismaïl Hakki Musa. Le régime d’exception a permis de traquer en masse les partisans supposés de Fethullah Gülen, l’imam accusé par Recep Tayyip Erdogan d’avoir fomenté le putsch manqué. Mais les purges terminées, «la lutte contre le terrorisme va[quant à elle]se poursuivre dans le cadre des lois actuelles», a insisté Ankara.

Pouvoir de gouverner par décrets

Mais voilà, le cadre législatif a évolué. Ainsi, la révision de la Constitution, votée par référendum en avril 2017, est entrée en vigueur le 16 juillet. Et le président turc en ressort grandi : ayant le pouvoir de gouverner par décrets, il dispose ainsi des mêmes pouvoirs que lui octroyait l’état d’urgence. Une extension de ses fonctions qui rend caduc tout nouveau recours à l’état d’urgence évoqué par Erdogan si une «situation extraordinaire» devait l’exiger. C’est par décret-loi que le président a limogé quelque 18 000 fonctionnaires début juillet, dernière «rafle» censée conclure les purges. La méthode a été utilisée à 35 reprises depuis le coup d’Etat raté du 15 juillet 2016.

Et pas question pour Erdogan de s’arrêter là. Une nouvelle loi antiterroriste doit être discutée cette semaine au Parlement et qui devrait reprendre, dans les grandes lignes, les mesures appliquées pendant l’état d’urgence. La durée maximale de garde à vue devrait passer de quatorze jours à douze, (...)

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