Deux ans après la mort de Mahsa Amini, la contestation a laissé une empreinte sur la société iranienne
Pour commémorer le décès de Mahsa Amini, le 16 septembre 2022, qui a déclenché en Iran un puissant mouvement de contestation, les opposants à l’étranger ont lancé un appel à manifester dans différentes villes à travers le monde. Mais à l’intérieur du pays, les médias ont été réduits au silence par les autorités. Les institutions de sécurité “ont averti la presse de ne rien publier sur l’anniversaire du soulèvement”, fait savoir le média d’opposition Iran International.
Le père de Mahsa Amini, Amjad, a annoncé samedi sur Instagram qu’il organiserait une cérémonie à la mémoire de sa fille au cimetière de sa ville natale de Saqqez, dans l’ouest du pays. Dimanche, Iran International a rapporté que la famille de Mahsa Amini avait été menacée par le service de renseignements, pour la dissuader de se rendre sur sa tombe.
M. Amini a regretté, lors d’une interview samedi avec Voice of America, que la justice n’ait fourni “aucune réponse” sur la mort de la jeune femme “deux ans après la mort tragique” de cette dernière.
Le régime sur ses gardes
Le journal conservateur Hamshahri, organe de la municipalité de la capitale, affirme que les opposants à la République islamique avaient “tenté l’année dernière d’exploiter la mort d’une adolescente dans le métro pour lancer le projet Mahsa 2”.
“Ces derniers jours, nous avons constaté des mensonges similaires propagés avec le soutien politico-médiatique des gouvernements occidentaux afin d’orienter l’opinion publique du pays”, avertit le quotidien.
Pour empêcher tout rassemblement, les agents de sécurité ont procédé à de multiples arrestations à travers le pays. Ces derniers jours, “la pression sur les militants politiques, syndicaux et civils s’est intensifiée”, rapporte Iran International. “La nouvelle vague de répression et d’interpellations a été plus forte au Kurdistan”, la province natale de Mahsa Amini, précise la même source.
Davantage de protestations
Deux ans après, Femme, vie, liberté “n’existe plus en tant qu’activité politique et que mouvement”, reconnaît le média de Prague Radio Farda. Toutefois, “il est notamment parvenu à ébranler le port obligatoire du hidjab et à accroître la confiance en elle de la société”, explique le site persanophone. Depuis la contestation, des Iraniennes continuent de défier les autorités en sortant tête nue dans les lieux publics des grandes villes, notamment Téhéran.
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