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Deutsche Post-Le fret a pesé sur le premier trimestre, l'action chute

BERLIN (Reuters) - Deutsche Post DHL a annoncé jeudi un bénéfice inférieur aux attentes au premier trimestre, le géant allemand des services postaux et de la messagerie n'ayant pas réussi à répercuter la hausse de ses coûts dans fret dans les prix facturés à ses clients.

Après avoir été sous pression pendant des années, les coûts du transport de marchandises maritime et aérien sont remontés cette année en raison de la hausse d'activité dans un contexte de capacités de transport limitées, surtout depuis la faillite de l'armateur sud-coréen Hanjin Shipping annoncée en août.

Cette évolution du marché du fret a pesé sur les marges des transitaires tels que Deutsche Post, qui n'ont pas pu répercuter aussi rapidement la hausse des tarifs de fret, a dit devant la presse la directrice financière du groupe, Melanie Kreis.

Les transitaires organisent la liaison entre les différents transporteurs afin d'assurer la continuité du transport.

"Nos concurrents ont eux aussi subi cette pression mais nous sommes en période de retournement de tendance, ce qui fait que nous avons moins de marge de manoeuvre", a-t-elle souligné, ajoutant que l'augmentation des volumes de fret laissait espérer que le groupe pourra répercuter les hausses de tarifs au deuxième semestre.

Le bénéfice d'exploitation de la division fret du groupe a chuté de près de 22% à 51 millions d'euros sur le trimestre.

Globalement, Deutsche Post DHL a réalisé un bénéfice opérationnel en hausse de 1,4% sur la période, à 885 millions d'euros, alors que les analystes financiers interrogés par Reuters avaient anticipé en moyenne 915 millions.

La société prévoit toujours un résultat opérationnel de quelque 3,75 milliards d'euros cette année et confirme ses objectifs à l'horizon 2020, même si la directrice financière a reconnu que la division fret avait du rattrapage à faire.

A Francfort vers 09h15 GMT, l'action Deutsche Post pèse sur le Dax (+0,04%) avec une perte de 3,47% à 31,76 euros.

Kepler Cheuvreux juge que les objectifs 2020 affichés par le groupe apparaissent de plus en plus irréalistes.

"A un moment, la direction devra prendre acte ou bien les performances du groupe devront s'améliorer sensiblement. Pour nous, rien n'annonce un retournement significatif et les résultats du premier trimestre n'arrangent rien", dit le broker.

(Victoria Bryan, avec Matthias Inverardi, Benoît Van Overstraeten et Juliette Rouillon pour le service français)