Dette. Le mea culpa de Macron sur la Libye : sincérité ou opportunisme ?

Le 23 mars, alors qu’il recevait le nouveau président libyen, Mohammed El-Menfi, Emmanuel Macron a reconnu que la France avait une “dette” envers le pays à la suite de l’intervention armée de 2011. Mais est-ce là un aveu honnête, ou faut-il y voir la défense d’intérêts secrets, s’interroge L’Observateur Paalga ?

“Nous avons une dette à l’égard de la Libye et des Libyens”. C’est ce que le président français, Emmanuel Macron, a affirmé mardi dernier à l’issue d’une audience accordée au président du Conseil présidentiel libyen, Mohammed El-Menfi.

En disant cela, le locataire de l’Élysée reconnaît la responsabilité de l’Hexagone dans le chaos qui s’est installé dans le pays après l’intervention occidentale et particulièrement française qui, en 2011, avait débouché sur l’assassinat du colonel Kadhafi [au pouvoir depuis 1969 dans le pays, il avait été renversé par son peuple et l’intervention armée occidentale]. Au nom du “respect des droits de l’homme”, Nicolas Sarkozy avait alors sauté pieds joints dans le conflit interlibyen, même si tout semble indiquer qu’il avait des raisons personnelles d’en vouloir au Guide, après lui avoir goulûment léché la main.

Une décennie plus tard, le pays est toujours un grand bazar où sévissent une multitude de milices et de groupes armés. Une instabilité qui a du reste franchi les frontières pour submerger la bande sahélo-saharienne qui, du fait de l’explosion de l’État libyen, se trouve désormais en proie à une insécurité endémique.

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Le vent tourne

En fait, ce n’est pas la première fois que Jupiter reconnaît une certaine responsabilité française dans l’imbroglio libyen : déjà à Alger en 2017, pendant une conférence de presse donnée quelques mois après son élection, il

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