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Destruction du barrage de Kakhovka : l’Ukraine crie à l’“écocide”

Si la destruction du barrage hydroélectrique de Kakhovka, dans le sud de l’Ukraine, est susceptible de rebattre les cartes de la stratégie militaire de Kiev, elle constitue aussi “un désastre humain et environnemental”, avec l’inondation de “terres agricoles et de régions entières”, et “l’évacuation de milliers de personnes” établies le long du fleuve Dniepr, souligne El País.

En amont, le barrage de Kakhovka fournit en outre “l’eau nécessaire au refroidissement [des réacteurs] de la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d’Europe”, tandis qu’en aval “il alimente en eau la péninsule de Crimée”, précise le quotidien madrilène.

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, ne s’y est pas trompé, qualifiant le sabotage du barrage de “catastrophe humanitaire, économique et écologique monumentale”, nouvelle preuve du “prix épouvantable de la guerre pour les populations”. Une attaque contre une infrastructure stratégique “mettant en danger des milliers de civils et entraînant de graves dommages environnementaux”, a renchéri Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’Otan.

Selon Politico, la ministre des Affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock, a elle aussi évoqué une “catastrophe environnementale”, accusant au passage la Russie d’utiliser le barrage comme “une arme de guerre” contre la centrale de Zaporijjia, mettant en danger “de nombreuses vies” humaines. “Il n’y a pas de danger nucléaire immédiat”, a cependant assuré sur Twitter l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Plus de 1 300 maisons submergées

Les autorités ukrainiennes ont lancé dès mardi l’évacuation de milliers de personnes, notamment dans la région de Kherson, “alors que d’énormes volumes d’eau jaillissent du réservoir du barrage”, rapporte The New York Times. Le niveau des eaux dans les zones inondées “devrait continuer à augmenter durant la nuit, pour atteindre son maximum mercredi matin”.

Toutes les populations établies sur les rives du Dniepr “risquent d’être submergées ou emportées”, ajoute le quotidien new-yorkais. On ignore encore si les inondations ont fait des morts – la Maison-Blanche assure que c’est “certainement” le cas – mais quelque 16 000 personnes se trouvent en “zone critique” sur la rive ouest, aux mains des forces ukrainiennes. Pas moins de 25 000 autres sont directement menacées sur la rive est, contrôlée par Moscou.

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