Destitution de Macron: les députés PS n'empêcheront pas l'examen du texte, mais voteront contre son adoption

Le Premier secrétaire du Parti socialiste et députe Olivier Faure à Blois, le 31 août 2024 (GUILLAUME SOUVANT)
Le Premier secrétaire du Parti socialiste et députe Olivier Faure à Blois, le 31 août 2024 (GUILLAUME SOUVANT)

Les députés PS ont décidé lundi de voter en faveur de l'examen en commission de la proposition LFI de destitution d'Emmanuel Macron, mais voteront ensuite contre son adoption à l'Assemblée, estimant la procédure "vouée à l'échec", et susceptible de donner une forme de "légitimité" au chef de l'Etat.

Leur choix, arrêté après un débat de près de trois heures, devrait être formalisé mardi matin par les représentants socialistes au bureau de l'Assemblée, sa plus haute instance exécutive. Le NFP y détient une courte majorité (12 sièges sur 22), qui devrait permettre au texte de passer cette étape.

Mais son adoption définitive reste fortement improbable en l'état.

Les députés LFI ont déposé une résolution visant à enclencher une procédure de destitution du président de la République, signée par 81 députés. Longue et difficile à faire aboutir, elle nécessiterait in fine l'approbation de deux tiers des parlementaires des deux chambres, réunis en Haute Cour.

La première étape impose que le bureau de l'Assemblée étudie sa recevabilité, et la transfère vers la commission des Lois. Le vote des députés socialistes semblait impératif, face à l'opposition probable des représentants du camp présidentiel, de LR, voire de Liot.

"Le bureau de l'Assemblée nationale ne doit pas se voir confier un rôle de juge de l'opportunité politique de cette initiative (...) signée par plus d’un dixième des membres de l’Assemblée et motivée", a estimé lundi le groupe socialiste dans un communiqué.

"Excellente nouvelle", a commenté sur X la cheffe des députés LFI Mathilde Panot, qui avait appelé à laisser l'examen se faire au nom du "débat démocratique" et de "la souveraineté populaire".

"Nous sommes résolument opposés à cette procédure de destitution héritière de la procédure d'exception pour +haute trahison+", ont toutefois martelé les élus du PS, annonçant qu'ils voteraient "unanimement" contre.

La "procédure de destitution consistera essentiellement à remettre le Président de la République au centre du débat politique et à lui donner une légitimité nouvelle" car "vouée à l'échec", ont-ils pointé.

"Nous ne voulons donner aucune victoire à Emmanuel Macron. Le pouvoir n’est plus à l’Élysée, il est au Parlement", ont encore argué les députés PS.

Le texte des insoumis estime notamment que le refus d'Emmanuel Macron de nommer à Matignon Lucie Castets, candidate du NFP, constituait "un manquement grave au devoir de respect de la volonté exprimée par le suffrage universel", arguant que l'alliance de gauche est arrivée en tête des législatives (193 sièges).

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