Destitution d'Emmanuel Macron: Marine Tondelier affirme que ce n'est "ni la ligne, ni la priorité" des Écologistes
Un avertissement qui divise au sein de la gauche. Après que La France insoumise (LFI) a menacé le président Emmanuel Macron de destitution s'il ne nomme pas un Premier ministre de gauche, la secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier a pris ses distances avec LFI, assurant ce lundi 19 août sur BFMTV que ce n'était "ni la ligne, ni la priorité" de son parti.
"Est-ce que c'est grave qu'ils (les insoumis) l'aient fait? Non. Est-ce que c'est notre position? Non plus. Est-ce qu'il faut en faire tout un plat? Non plus", ajoute-t-elle, assurant que son camp avait été informé à l'avance de la tribune publiée par LFI.
"Je suis écologiste, il y a des moments où j'aurai des choses à dire au nom de mon mouvement qui ne plairont pas à Fabien Roussel ou à Olivier Faure ou à Manuel Bompard et mon devoir d'écologiste sera de les dire quand même", soutient-elle.
Dimanche, LFI a menacé d'engager une procédure de destitution contre Emmanuel Macron, accusé de "coup de force institutionnel contre la démocratie" pour son refus "de prendre acte" du résultat des législatives de juillet et a demandé qu'un Premier ministre de gauche soit nommé.
"La priorité est d'obtenir une cohabitation"
Pour Marine Tondelier, "la priorité des Écologistes, c'est d'obtenir une cohabitation. Toute notre énergie est dirigée vers le fait que Lucie Castets soit bien nommée Première ministre par Emmanuel Macron à l'issue des consultations du 23 août".
"Le Nouveau Front populaire, c'est une coalition, donc il y a différentes familles politiques qui y travaillent ensemble, chacun réagit à sa manière à une situation particulière", a-t-elle plaidé, alors qu'elle était questionnée sur les dissensions qui émergent au sein de l'alliance de gauche.
"Tout l'été, on a attendu un remaniement qui n'est jamais venu, c'est quand même un problème", a-t-elle déploré.
Un "avertissement", pour Manuel Bompard
Réclamant toujours la nomination à Matignon de la candidate du NFP, Lucie Castets, le coordinateur de LFI Manuel Bompard a assuré ce lundi sur RTL que la menace de destitution constituait un "avertissement" en direction d'Emmanuel Macron. "Nous utiliserons les moyens constitutionnels à notre disposition pour vous renverser", prévient-il en cas de non nomination d'un chef de gouvernement issu de la gauche.
Le patron du Parti socialiste Olivier Faure avait lui aussi, dès dimanche, indiqué ne pas soutenir une procédure de destitution visant Emmanuel Macron, préférant une motion de censure.
Vendredi 23 août, Emmanuel Macron recevra à l'Élysée les chefs de partis et de groupes parlementaires, ainsi que Lucie Castets à la demande du NFP, pour une "série d'échanges". "La nomination d’un Premier ministre interviendra dans le prolongement de ces consultations et de leurs conclusions", a assuré l'Élysée.