Destitution d'Emmanuel Macron: Manuel Bompard parle d'un "avertissement"

Provocation ou vraie possibilité? Le coordinateur de La France insoumise (LFI) Manuel Bompard assure ce lundi 19 août sur RTL que la menace de destitution d'Emmanuel Macron constitue un "avertissement" en direction du chef de l'État.

Malgré les dissensions, LFI maintient son ultimatum. Réclamant toujours la nomination à Matignon de la candidate du NFP, Lucie Castets, Manuel Bompard met en garde Emmanuel Macron: "Si vous ne le faites pas (...) nous utiliserons les moyens constitutionnels à notre disposition pour vous renverser".

En l'occurrence, la procédure de destitution prévue à l'article 68 de la Constitution, qui doit être déposée par un dixième des députés puis votée par les deux tiers, mais dont les alliés de LFI au sein du NFP ne veulent pas. Avec 72 membres au Palais Bourbon, "nous avons un dixième des députés", a relevé l'élu des Bouches-du-Rhône, tandis que ceux "qui soutiennent le président de la République représentent moins d'un tiers des députés à l'Assemblée nationale".

"Donc oui, bien évidemment, c'est une possibilité crédible", estime-t-il, "mais c'est un avertissement" car "nous préférons (qu'il) nomme Lucie Castets à la tête du gouvernement".

"Une menace pesée"

Un "avertissement solennel" même, face à la "dérive autocratique du chef de l'État", a renchéri sa collègue Aurélie Trouvé sur TF1, quand une autre Insoumise, Alma Dufour, a défendu sur LCI une "menace pesée" pour "mettre un coup de pied dans la fourmilière".

Coup de pression assumé, donc, avant la rencontre des chefs de file du NFP à l'Élysée vendredi en présence de Lucie Castets. Réunion à laquelle participera aussi le Premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure.

"Ce n'est ni la ligne, ni la priorité des Écologistes", a de son côté indiqué sur BFMTV leur secrétaire nationale Marine Tondelier.

Une position qui divise au sein du NFP

Le patron du Parti socialiste Olivier Faure a écarté dimanche l'hypothèse d'un soutien du PS à une procédure de destitution d'Emmanuel Macron.

"La réponse à une nomination d'un (Premier ministre) qui ne serait pas conforme à la tradition républicaine, est la censure", a-t-il jugé.

Le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, la cheffe des députés LFI Mathilde Panot et le coordinateur du mouvement Manuel Bompard avaient justifié leur initiative par la dénonciation d'un "coup de force institutionnel contre la démocratie" attribué à Emmanuel Macron, sur le point, selon eux "de nommer un chef de gouvernement sans tenir compte du résultat politique" des élections législatives anticipées.

Article original publié sur BFMTV.com