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Des soldats de la Cédéao font leur entrée à Banjul

Des soldats sénégalais et nigérians ont fait leur entrée dimanche à Banjul, la capitale gambienne, au lendemain du départ de l'ex-président Yahya Jammeh, parti en exil samedi vers la Guinée équatoriale. /Photo prise le 22 janvier 2017/REUTERS/Thierry Gouegnon

BANJUL (Reuters) - Des soldats sénégalais et nigérians ont fait leur entrée dimanche à Banjul, la capitale gambienne, au lendemain du départ de l'ex-président Yahya Jammeh, parti en exil samedi vers la Guinée équatoriale. Selon un journaliste de Reuters, les militaires, dont l'intervention a reçu l'aval de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), ont été salués par une foule en liesse. L'objectif qui leur a été assigné est de sécuriser le pays pour permettre à Adama Barrow, élu en décembre, de s'installer au pouvoir. Le départ en exil de Yahya Jammeh a mis fin à des semaines de blocage politique. Adama Barrow a prêté serment jeudi, jour de l'expiration du mandat de Jammeh, à l'ambassade de Gambie à Dakar. Selon le ministre sénégalais des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, les dirigeants ouest-africains n'ont pas accordé d'immunité à Yahya Jammeh lors des négociations qui ont convaincu l'ancien président gambien de quitter son pays et de partir en exil. La Cédéao, l'UA et l'Onu ont publié une déclaration commune dans laquelle elles s'engagent à protéger les droits de Jammeh en tant que citoyen, chef de parti et ancien chef d'Etat mais Mankeur Ndiaye a minimisé la portée de ce document. Il a souligné qu'aucun dirigeant de la Cédéao n'avait validé cette déclaration, ajoutant que le président élu Adama Barrow n'avait pas été mis au courant de ce texte avant sa publication. Sur la radio sénégalaise RFM, Adama Barrow a démenti qu'une immunité ait été proposée à Yahya Jammeh. "Il voulait rester en Gambie. Nous ne pouvions garantir son immunité et lui avons dit qu'il devait partir", a-t-il déclaré. Il a en outre accusé son ancien adversaire d'avoir pillé les biens de l'Etat. "Selon les informations que nous avons reçues, il n'y a plus d'argent dans les coffres. C'est qu'on nous a dit, mais le jour où nous prendrons réellement nos fonctions, nous clarifierons ce point." (Tim Cocks, Diadie Ba et Emma Farge, Nicolas Delame pour le service français)