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Des Rohingyas disent avoir été violées par des soldats birmans

Huit femmes Rohingya (une minorité musulmane de Birmanie) du village d'U Shey Kya ont décrit en détail à Reuters l'irruption de militaires dans leurs maisons la semaine dernière, suivie de pillages. Elles affirment avoir été violées sous la menace d'une arme à feu. /Photo d'archives/REUTERS/Soe Zeya Tun

U SHEY KYA/YANGON (Reuters) - Des membres de la minorité musulmane Rohingya accusent des soldats birmans d'avoir violé des dizaines de femmes dans un village reculé du nord-ouest du pays, en proie à des troubles depuis le 9 octobre. Les Nations unies ont sonné l'alarme sur la situation dans l'Etat birman à majorité musulmane de Rakhine, où l'armée est à la recherche de quelque 400 combattants qui appartiendraient, selon les autorités, à la minorité Rohingya et soutiendraient des activistes islamistes à l'étranger. Huit femmes Rohingya du village d'U Shey Kya ont décrit en détail à Reuters l'irruption de militaires dans leurs maisons la semaine dernière, suivie de pillages. Elles affirment avoir été violées sous la menace d'une arme à feu. Selon des résidents, qui sont plusieurs à confirmer ces accusations, 150 soldats sont arrivés près d'U Shey Kya le 19 octobre. Interrogé sur le témoignage d'une habitante du village âgée de 40 ans, qui dit avoir été violée par quatre soldats, Zaw Htay, porte-parole du président birman Htin Kyaw, a démenti les exactions. "Il n'y pas de moyen logique de commettre un viol au milieu d'un grand village de 800 maisons, où sont cachés des rebelles", a-t-il déclaré. Lors d'une interview à Reuters cette semaine, le porte-parole du président birman a téléphoné à un commandant militaire. Ce dernier a confirmé que des troupes birmanes avait mené une opération à U Shey Kya le 19 octobre mais a réfuté tout abus. Le chef de la police de Rakhine, le Colonel Sein Lwin, a qualifié les accusations de "propagande pour les groupes musulmans". (Wa Lone et Simon Lewis; Julie Carriat pour le service français)