Des rebelles syriens menacent de ne plus respecter la trêve
BEYROUTH (Reuters) - Plusieurs organisations rebelles ont prévenu samedi qu'elles cesseraient de respecter la trêve instaurée dans la nuit de jeudi à vendredi en Syrie si le gouvernement continue de la violer. "Les violations constantes par le régime et les bombardements et tentatives d'attaque contre des zones contrôlées par les forces révolutionnaires rendront l'accord nul et non avenu", indiquent-elles dans un communiqué commun. Un cessez-le-feu parrainé par la Russie et la Turquie est entré en vigueur vendredi à 00h00 en Syrie, mais plusieurs accrochages et raids aériens ont été signalés vendredi. Selon les rebelles, les forces gouvernementales ont tenté plusieurs incursions, notamment au nord-ouest de Damas. D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), la trêve semblait tenir pour l'essentiel ce samedi. L'OSDH évoque cependant des accrochages entre forces pro-gouvernementales et rebelles dans le secteur de Wadi Barada, au nord-ouest de la capitale. Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se prononcer dans la journée sur une résolution d'inspiration russe entérinant cette trêve, la troisième tentative en un an, mais la première n'impliquant pas les Etats-Unis. La mise aux voix est prévue pour 11h00 (16h00 GMT). Les groupes signataires du communiqué, parmi lesquels l'Armée syrienne libre, exhortent les Nations unies à ne pas adopter ce projet de résolution tant que la Russie et ses alliés n'auront pas démontré qu'ils respecteront la trêve. Un certain flou entoure par ailleurs l'accord lui-même, notamment sur l'identité des parties concernées qui ne fait pas consensus. C'est le cas pour le Front Fatah al-Cham, ex-Front al Nosra, dont l'armée syrienne a affirmé jeudi qu'il n'était pas couvert par le cessez-le-feu, contrairement à ce que disent plusieurs chefs rebelles. Un porte-parole du groupe islamiste a toutefois dénoncé l'accord vendredi, déplorant qu'il ne mentionne pas le sort du président Bachar al Assad et reproduise de fait le "régime criminel" syrien. Le cessez-le-feu ne concerne pas les djihadistes de l'Etat islamique. Dans leur communiqué, les groupes rebelles affirment en outre qu'il existe deux versions de l'accord, l'un signé par le gouvernement, l'autre par les insurgés, et l'un des documents comporte des lacunes sur "un grand nombre de points essentiels qui ne sont pas négociables", sans plus de précisions. (John Davison, Nicolas Delame pour le service français)