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Des opposants libérés au Venezuela

Les autorités vénézuéliennes ont libéré samedi un premier groupe de militants de l'opposition conformément à l'annonce de la présidente de l'Assemblée nationale constituante (ANC), Delcy Rodriguez (photo). /Photo d'archives/REUTERS/Ueslei Marcelino

CARACAS (Reuters) - Les autorités vénézuéliennes ont libéré samedi un premier groupe de militants de l'opposition conformément à l'annonce de la présidente de l'Assemblée nationale constituante (ANC).

Delcy Rodriguez avait confié à la presse que l'Assemblée constituante recommandait que 80 opposants actuellement détenus soient libérés rapidement et que leur peine soit commuée en travaux d'intérêt général ou en indemnisation des victimes.

Treize d'entre eux ont recouvré la liberté samedi et ont été présentés à Delcy Rodriguez, qui les a admonestés devant les caméras de la télévision publique au siège du ministère des Affaires étrangères.

D'après l'opposition et des associations de défense des droits de l'homme, quelque 268 militants ou proches de l'opposition seraient actuellement détenus au Venezuela. Ces groupes parlent de prisonniers politiques, un statut rejeté par le président vénézuélien, Nicolas Maduro, qui affirme que ces militants sont légalement détenus pour violence et subversion.

"Nous avons recommandé qu'un nombre important de personnes privées de liberté, soit parce qu'elles sont poursuivies, soit parce qu'elles ont été condamnées, bénéficient de mesures de substitution", avait expliqué Rodriguez.

"Qu'il soit bien compris que les événements promus par l'opposition extrémiste vénézuélienne, qui ont causé la mort de Vénézuéliens, ne devront pas être répétés", avait-elle cependant ajouté.

La libération de ces détenus pourrait faciliter les discussions politiques qui doivent reprendre début janvier en République dominicaine entre le gouvernement et l'opposition.

Delcy Rodriguez a ajouté que l'ANC demandait parallèlement l'expulsion de deux diplomates de haut rang, l'ambassadeur brésilien Ruy Pereira et le chargé d'affaires canadien Craig Kowalik, en raison de leurs critiques sur la situation des droits de l'homme dans le pays sud-américain.

Le Canada n'a fait aucun commentaire; en revanche, le ministère brésilien des Affaires étrangères a estimé que si son ambassadeur était déclaré persona non grata par Caracas, "cela démontrerait une nouvelle fois la nature autoritaire du gouvernement de Nicolas Maduro et son absence de volonté d'engager tout dialogue".

(Fabian Cambero; Henri-Pierre André pour le service français)