Des Etats des Balkans filtrent les migrants

par Ivana Sekularac et Branko Filipovic BELGRADE/SID, Serbie (Reuters) - Les pays des Balkans ont mis en place des filtrages de migrants et de réfugiés, accordant le passage à ceux qui fuient des zones de conflits et refusant l'entrée de ceux qui proviennent d'Afrique et d'Asie, ont dit jeudi les Nations unies. Cette mesure a laissé des centaines de migrants aux portes de l'Union européenne. Quelque 400 d'entre eux ont été empêchés de monter à bord d'un train et ont été interceptés par la police croate alors qu'ils tentaient de franchir la frontière à travers champs, à dit à Reuters Melita Sunjic, porte-parole de l'Agence des nations unies pour les réfugiés (HCR). D'autres sont coincés dans un 'no man's land' situé entre la Macédoine et la Grèce où les autorités macédoniennes pourraient ériger une clôture. Melita Sunjic a dit à Reuters que la Serbie avait décidé d'adopter mercredi une nouvelle approche. "Depuis 18h00, hier soir, la Serbie a commencé à refouler vers la Macédoine tous les migrants à l'exception des Syriens, des Irakiens et de Afghans. Ces trois nationalités représentent la grande majorité des centaines de milliers de migrants qui ont traversé la péninsule balkanique dans l'espoir de gagner l'Europe de l'Ouest et du Nord. Arrivés à bord de cars à une station service de Sid, près de la frontière serbe, des migrants ont été contrôlés par les autorités. Un officier de police a déclaré avoir reçu pour instruction de ne pas laisser passer les Algériens, les Tunisiens, les Marocains, les Bangladais, les Pakistanais ou les Somaliens à bord des trains en partance pour la Croatie. Les migrants de ces nationalités ont été emmenés dans un camp situé dans les alentours. Des responsables macédoniens et serbes ont dit avoir réagi de cette façon après que les autorités slovènes les eurent informés qu'elles n'autoriseraient plus le passage des "migrants économiques". "Nous ne laisserons pas entrer en Serbie ceux qui ne sont pas en mesure de poursuivre leur trajet", a déclaré à la presse Aleksandar Vulin, ministre serbe en charge des questions d'immigration. "Nous devons protéger notre pays et c'est pour cela que nous avons pris des mesures réciproques à l'encontre de ceux qui ne trouveront pas de place en Slovénie et en Croatie." Un porte-parole de la police slovène a confirmé que Ljubljana allait commencer à expulser les "migrants économiques" arrivés en provenance de Croatie et que le passage ne serait accordé qu'à ceux qui proviennent de "pays où se déroulent des conflits armés". (Nicolas Delame pour le service français)